Les contes de guerre
Danville - L’écrivain et conteur Nicolas F. Paquin, 42 ans, nouvellement proprio à Danville, met en lumière une page de l’histoire des plus sombres, soit la Deuxième Guerre mondiale. À sa façon ! Ses qualités artistiques rejoignent son humanité. Son spectacle englobe sept récits de vétérans qu’il livre en maniant la langue et l’émotion pour faire passer son public du rire aux larmes.
D’où vient l’idée de remonter à la surface ces héros anonymes effacés par le temps ? « Déjà j’avais écrit une trilogie, Les Volontaires, pour rendre hommage aux volontaires de ce conflit, précise-t-il. À travers différents événements dans les salons du livre, les bibliothèques et dans les milieux scolaires, je racontais des histoires sur la 2e Grande Guerre. À force de me faire dire “Tu es un sacré conteur, fais-en un spectacle !”, les contes ont vu le jour. Par ailleurs, ma rencontre avec Gilbert Boulanger, qui était mitrailleur sur un bombardier, a été déterminante. J’avais lu son livre L’alouette affolée, un véritable cri du cœur. J’ai voulu qu’il sache que son cri n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd ! Le 12 novembre 2012, on a passé 12 heures ensemble ! Notre amitié a été brève, à peine un an. Et il est décédé. »
Passeur de mémoire
Ici au pays, ainsi qu’en France, Nicolas a rencontré des vétérans ou leurs descendants, qui lui ont fait des confidences et des révélations sur ce qu’ils ont vécu personnellement. « De cette recherche sont nées des amitiés extraordinaires avec des gens qu’a priori je n’aurais jamais rencontrés, s’émeut-il. Je suis le privilégié qui recueille les derniers souvenirs. Quels étaient les sentiments et les motivations des jeunes de cette époque ? Je dois les raconter ! On honore le soldat inconnu… Il n’y en pas. Seulement des gens qu’on a oubliés. Pourtant, on leur doit tout à ces jeunes qui se sont engagés pour notre liberté. »
En 2019, fin prêt, il croyait parler de la dernière grande crise que l’humanité avait vécue. « J’avais fait un premier rodage au Nouveau-Brunswick, puis en France. Et les Français ont adoré !, se réjouit-il. Puis une première a eu lieu le 25 janvier à Saint-Jean-Port-Joli. Et bang ! La pandémie a tout annulé. Les contes de guerre se vivent en salle, pas virtuellement à travers un écran. Vivement le retour sur scène ! »
Ne pas se souvenir, c’est prendre le risque de répéter l’Histoire. « J’emprunte le chemin de la guerre pour donner le goût de la paix », conclut-il.
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