Isabelle Gosselin sur les chemins d’une nouvelle décennie
Val-Saint-François (RC) – Dans le feuillet qui dépeint brièvement les reliefs de la pièce César et Drana, on apprend dès les premières lignes que « c’est un spectacle dans lequel onze personnes se sont investies, chacune selon sa force, exprimant ainsi leur part de créativité, d’ingéniosité et de beauté. Tout ce labeur, toute cette fougue déployés dans un but commun : permettre à Drana de livrer son message de femme Rom ; fière et libre comme le vent! »
Cette Drana, née de l’inspiration de l’auteure Isabelle Doré au début des années 1990, fut transportée sur scène par la comédienne Julie Vincent durant plusieurs années, gagnant très tôt les hommages de la critique et l’attention du public avec, au surplus, les reconnaissances outre frontière, notamment par un premier prix au concours international de Valenciennes en France.C’est à partir de 2009 qu’Isabelle Gosselin, la «valheureuse», fut désignée pour transporter le message indémodable de l’auteure.
Dès lors, la richesse de César et Drana achevait une décennie durant laquelle Isabelle Gosselin a élargi son éventail artistique et culturel, sans toutefois délaisser le violon avec lequel les notes et le temps se sont enchaînés. C’est avec la dramaturge Jovette Marchessault qu’elle se tourne sérieusement vers le théâtre avec des expériences concrètes par le biais des ateliers du Double Signe. Puis vint la comédienne et metteure en scène Rita Lafontaine, le réalisateur Jean-Pierre Lefebvre et le jeu de caméra des Ateliers Danielle Fichaud. À ce cheminement s’additionne la faculté d’écrire qu’elle peaufinera comme auteure dramatique auprès de Martine Beaulne et Patrick Quintal qui lui livreront leurs conseils.
Le bagage et l’expérience s’accumulent pendant que dans le Val-Saint-François, des efforts sont faits pour concrétiser une diffusion artistique plus élargie. L’année 2008 sera pour Isabelle Gosselin l’occasion de participer à deux courts métrages, dont Fatum Stoïcum de Pascal Dugrenier qui se distinguera au concours Course Estrie, mais c’est surtout l’année des « Contes valeureux pour un val… heureux » qui transporteront la jeune femme au quatre coins de la MRC afin de recueillir les histoires qui peuvent s’oublier ; celle des gens âgés à travers lesquels revivent des parcelles de temps, de souvenirs et de communautés. Elle transposera ces histoires en contes pour une série de sept spectacles qu’elle racontera aux quatre coins du Val accompagnée de son fidèle violon.
Puis viendra la dernière année de la décennie, 2009, là où elle prendra le relais de Julie Vincent pour la continuité de César et Drana, profitant dès lors de la confiance de l’auteure Isabelle Doré et du metteur en scène Marc Grégoire. À eux se greffent Pascal Dugrenier, Laurent Frey, Marie-Claude Lapointe, Gilles Léveillé, Pierre-Luc Papineau, Paul O’Donnel et Joy Robinson au plan de la scénographie, des costumes, de la musique, de la vidéo et des relations de presse. Soulignons ici que Paul O’Donnel est ce quincailler bien connu à Richmond qui fabriquera la roulotte tsigane de façon ce à qu’Isabelle Gosselin puisse la démonter et la transporter dans sa petite japonaise.
C’est ce qu’elle fera tout au long de l’année 2009, de Richmond à Valcourt en passant par Sherbrooke pour finalement achever sa tournée à la Poudrière de Windsor dans le cadre d’une soirée dédiée au Centre des femmes du Val-Saint-François, l’automne dernier.
Au terme de cette année singulière, Isabelle Gosselin estime toute la chance de pouvoir s’exprimer en solo, toujours avec son violon, mais aussi pour livrer consciemment le message autant que la mémoire transposés par l’auteure de la pièce.
« Au départ, ma découverte de César et Drana est un peu à l’image de ce qu’a pu découvrir Isabelle Doré lorsqu’elle a écrit sa pièce. Moi aussi j’ignorais qu’il faut dire « Rom » plutôt que « Tsigane » et que ce peuple est à la fois méconnu et méprisé injustement. César (le père) et Drana transposent en fait l’intolérance et les préjugés qui persistent au fil des siècles. Certains s’effacent, mais d’autres s’ajoutent et particulièrement à notre époque, cette pièce nous ramène à des réalités qui persistent et font souffrir bien des gens», considère Isabelle Gosselin.
Avec César et Drana, la comédienne a pu démontré sa sensibilité d’interprète qui a rejoint et touché les spectateurs et spectatrices. Cette étape charnière lui a également permis d’entrevoir l’horizon qui se profile au départ de cette nouvelle décennie. Après le Val-Saint-François et l’Estrie, la comédienne et musicienne souhaite élargir son auditoire et son cheminement vers les centres névralgiques au plan artistique, particulièrement vers Québec et la métropole. C’est cependant avec la fierté et la liberté d’en être là qu’elle peut tourner le dos au vent et se laisser transporter vers de nouveaux horizons.
En spectacle au « 200 »
D’ici là, celles et ceux qui n’ont pas eu l’occasion de la voir dans la peau de Drana, ou qui souhaitent la découvrir, pourront le faire puisqu’Isabelle Gosselin sera sur la scène du « 200 » à Sherbrooke le samedi 30 janvier, à compter de 20 heures. L’endroit est situé à l’angle des rues Dufferin et Montréal. Le coût du billet est de 12 $ que l’on peut réserver par téléphone au numéro 819 346-1042, ou par messagerie au 819 437-9009.
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