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9 janvier 2022 - 04:00

La sylviculture comme revenus ?

La sylviculture est l’activité qui consiste à aménager sa forêt pour la maintenir en bonne santé et pour y récolter un jour des produits du bois de qualité. Il s’agit d’une activité noble qui se rapproche de l’agriculture et du jardinage.

Le bois est le produit de construction le plus écologique qui soit. Nos ancêtres l’ont utilisé abondamment pour structurer toutes les civilisations dans le monde et pour toutes sortes d’usage. Il a été utilisé pour s’abriter, pour fabriquer des outils, comme matériel de support pour l’art, en support à divers divertissements en société. Le bois était partout, et pourtant, ils nous ont laissé un monde habitable où leur passage est à peine perceptible.

Le métal, le plastique et le béton sont venus peu à peu remplacer ce bois comme matière structurelle et on doit avouer que ce n’est pas pour le mieux en ce qui concerne la durabilité et le respect de notre environnement.

En Estrie, seulement 50 % du bois qui pousse ici chaque année est récolté, selon un récent calcul réalisé par l’Agence de mise en valeur de la forêt privée de l’Estrie et qu’il est fait sur une superficie de moins d’un demi-pourcent de l’ensemble des forêts estriennes annuellement. À ce rythme, il faudrait 200 ans pour avoir aménagé l’ensemble de la superficie du territoire.

La sylviculture, bien qu’activité très noble, ne rapporte pas beaucoup à celui qui la réalise. En effet, lorsque le propriétaire forestier paye la supervision, la récolte et le transport de son bois, il se verra attribué un montant qui relève plus du symbolique que du réel retour sur l’investissement.

Alors que les usines de sciage obtenaient des prix records dans leurs produits vendus sur les marchés de mars 2020 jusqu’en mai 2021, le sylviculteur ne voyait pas l’ombre d’une augmentation digne de ce nom.

Cette situation malheureuse a bien des causes que nous ne relaterons pas ici, mais il serait temps que la prospérité générée par cette activité soit partagée à toute la filière forestière, et en premier lieu, au sylviculteur qui a mis temps et efforts pour cultiver des arbres qui mettront 30 à 50 ans avant d’être mis en marché. D’ailleurs, si l’on tient compte de l’inflation, le sylviculteur n’aura pas vu d’augmentation depuis les 15 dernières années pour ses produits du bois.

« Nos ancêtres l’ont utilisé abondamment pour structurer toutes les civilisations dans le monde et pour toutes sortes d’usage. »

Pour que cette situation change, il faudra que les principaux concernés, les propriétaires forestiers, s’intéressent à des moyens de rétablir un rapport de force intéressant entre lui et l’acheteur de sa ressource.

La sylviculture devrait être une activité pleinement rentable, car les retombées économiques sont directement injectées dans nos communautés rurales. C’est une création de richesse locale, durable et renouvelable qui permet d’obtenir des revenus d’appoints qui pourraient être intéressants pour le développement de la ruralité tout entière.

 

Texte de Martin Larrivée, ing. f, Directeur général, Syndicat des Producteurs forestiers du Sud du Québec

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