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29 juin 2020 - 04:00

Les défis de la mise en marché de proximité à l’heure de la COVID-19

Que ce soit par la vente directe à la ferme, par les paniers de légumes ou par leur participation aux marchés publics, de nombreux agriculteurs optent pour la mise en marché de proximité afin d’offrir aux consommateurs le fruit de leur travail. En effet, une ferme sur cinq au Québec effectue de la vente directe d’un ou plusieurs produits. En Estrie, 24 % des fermes se livrent à ce type de mise en marché. Si, selon une enquête nationale menée par l’Université Laval, les circuits courts et la mise en marché de proximité améliorent la satisfaction générale des agriculteurs relativement à leur métier, les défis sont tout de même nombreux, surtout en ces temps de pandémie.

Portrait de la mise en marché de proximité

Selon les données du recensement 2016 de Statistiques Canada, 658 fermes estriennes ont déclaré s’adonner à l’un ou l’autre des modèles de vente en circuit court, soit la vente directe à la ferme, la vente en marché public ou au moyen de l’agriculture soutenue par la communauté (abonnement aux paniers). Proportionnellement, les fermes estriennes sont plus nombreuses à opter pour ce type de mise en marché que la moyenne québécoise. Ceci s’explique probablement par le fait que l’Estrie compte également un nombre important de fermes de petite taille (37 % des fermes de l’Estrie contre 32 % au Québec), qui produisent en dehors des grands circuits bioalimentaires et qui misent sur un contact direct avec leurs clients pour écouler leurs produits.

Une saison sous le signe de la COVID-19

Depuis que la pandémie de COVID-19 a atteint le Québec, au début du mois de mars, l’ensemble dela chaîne alimentaire du Québec a dû faire face àde nombreux défis et l’été qui s’annoncebousculera bien des façons de faire. Tout d’abord,la crise actuelle a certainement des impactspositifs pour l’achat local. Un sondage produit aumois d’avril par la firme Inbe, qui se spécialise enrecherche sur le développement de marchés, le confirmait. Parmi les changements les plus significatifs survenus chez les répondants, on notait l’importance de mieux planifier les achats alimentaires, de minimiser les déplacements, de cuisiner davantage et d’acheter plus de produits locaux. Le recours aux produits locaux était évoqué pour des raisons de sécurité alimentaire, pour l’importance de connaître la provenance des aliments et par solidarité pour l’économie d’ici. Par ailleurs, jamais l’abonnement aux paniers de légumes n’a été aussi populaire.

La situation obligera toutefois les producteurs qui s’adonnent à la mise en marché de proximité à adapter leurs services afin de respecter les mesures édictées par l’Institut national de santé publique (INSPQ). Que ce soit dans les marchés publics, dans les kiosques à la ferme, dans les points de livraison ou lors des activités d’autocueillette, les mesures de distanciation physique et le matériel de protection seront la norme. De plus, il faudra mettre de côté les activités d’animation connexes, les dégustations de produits, les aires de repos ou de pique-nique. En résumé, les producteurs doivent s’en tenir au service essentiel qu’est la vente de produits alimentaires. Si certains craignent qu’on y perde en convivialité, pour d’autres, c’est la relation bâtie au fil des ans avec leurs clients qui permettra de conserver cette humanité qui caractérise la mise en marché de proximité et les circuits courts.

Il n’en reste pas moins que les défis logistiques sont au rendez-vous. C’est pourquoi, afin d’aider les producteurs et les marchés à appliquer les mesures de l’INSPQ, le MAPAQ a mis en ligne des guides pratiques. N’hésitez pas les consulter afin d’offrir à vos clients, ainsi qu’à vous-même et vos employés, un environnement sécuritaire. www.quebec.ca/entreprises-et-travailleurs-autonomes, puis cliquez sur l’onglet Secteur bioalimentaire.

 

Source : Dominique Desautels, conseillère à la vie syndicale

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