M. Armand Simoneau : 99 ans d’énergie, d’optimisme et d’amour de la vie

Windsor - Après avoir résidé à Lachine et à Sherbrooke à partir de 1994, M. Armand Simoneau est de retour à Windsor depuis septembre 2007. Résidant au Château du Bel Âge, l’homme ensoleille son entourage avec ses 99 ans bien sonnés. D’un naturel enjoué et sociable, l’homme à la veille de devenir centenaire a de quoi impressionner à la fois les aînés et les plus jeunes. Alerte et actif, sa mémoire a de quoi tenir tête à un éléphant et s’il demeure joyeusement en verve, il conserve encore une bonne voix pour chanter les airs de son temps et ceux du temps des fêtes, comme il a fait dimanche dernier au sein de la chorale de la Résidence Saint-Philippe devant plus de 200 personnes venues entendre le récital annuel.
C’est peut-être le lait qui a contribué à lui forger une bonne santé. Natif de l’Avenir, son père a acheté une ferme à Windsor pour ensuite acquérir une partie du circuit de distribution que possédait alors son beau-frère. C’est ce que l’on nommait une « run de lait » et durant environ deux ans, il a fait la « run » avec son père. Mais à la bonté du lait devait s’ajouter un peu plus tard la beauté d’Alexina, qui n’avait alors que 16 ans. Face à un père qui tenait mordicus à ce que sa fille se marie à 21 ans, minimum, le jeune Armand a été patient et a attendu le temps qu’il fallait.
Épaulé par la présence d’Alexina avec laquelle onze enfants naîtront dont deux jumeaux que papa décrivait à la blague comme « deux garçons pas pareils », le nom de Simoneau fera sa marque auprès des familles de Windsor et de la région. Dès son mariage, Armand Simoneau développe son sens des affaires. Après avoir acheté la ferme paternelle, il poursuit la traite et la cueillette du lait et dote son entreprise d’équipements modernes avec, entre autres, un système de pulvérisation. À l’aide de trois camions, il assure une part de l’approvisionnement à l’entreprise Carnation à Sherbrooke sur une base annuelle.
En 1945, il élargit ses affaires au commerce du meuble avec l’achat de deux magasins, l’un à Richmond et l’autre à Windsor. Après avoir œuvré durant trois années et demie dans ce secteur, il se tourne vers la restauration avec l’acquisition du Restaurant Lou à Richmond. À partir de 1952, il établit un autre commerce qui le ramène au domaine du meuble et des appareils ménager, cette fois dans l’ancien village de Greenlay. Il transforme ainsi l’ancien magasin général et bureau de poste, situés à proximité de l’ancien pont qui traverse la rivière Saint-François, qui devient le commerce « Nouveauté du meuble ». M. Simoneau poursuivra ses activités à cet endroit jusqu’au moment de sa retraite des affaires, laissant ainsi la relève à l’un de ses fils, Marc.
C’est toutefois au début des années 1960 que le couple Simoneau commence à profiter de moments libres, ce qui leur permet de visiter plusieurs pays d’Asie et d’Europe de même qu’Hawaï. Ils ont aussi beaucoup voyagé en famille, parcourant les routes à bord d’un motorisé que les enfants nommaient le « camion de vacances ». Ces nombreux trajets donneront d’ailleurs à leurs enfants le goût du voyage.
Durant les années 1980 et une partie de la décennie suivante, le couple partage son temps entre le Québec et la Floride. De 1994 à 2000, ils demeureront à Lachine chez une de leurs filles, Claudette. Devant composer avec le décès d’Alexina en 1999, Armand Simoneau continuera néanmoins d’être actif en fabriquant des jouets de bois pour ses petits-enfants. Un an après le décès de son épouse, il choisit de revenir en Estrie, cette fois à Sherbrooke. La construction de jouets l’occupe toujours, mais il consacre aussi ses heures à visiter des gens au Foyer Saint-Joseph, mettant à profit sa bonne humeur et son optimisme. Il fera d’ailleurs la rencontre d’Ursule Payeur avec laquelle il nouera de solides liens.
« J’aime la vie et j’ai toujours essayé d’en profiter. On m’a enlevé mon permis de conduire l’an passé, mais je suis capable de me déplacer et de bouger. Ça va faire maintenant un peu plus d’un an que je suis à Windsor et je suis content d’y être », considère M. Simoneau qui a fêté la semaine dernière son 99e anniversaire de naissance.