Des trappeurs de l’Estrie insatisfaits des règles régissant la capture du lynx roux
Val-Joli (RC) – S’exprimant au nom de plusieurs confrères, Pierre Lussier, un trappeur de Val-Joli, dénonce les règles qui régissent la capture intentionnelle du lynx roux en Estrie depuis déjà une vingtaine d’années. Il considère que l’interdiction de chasser cette espèce ne relève plus d’un risque de disparition, mais qu’elle s’avère avant tout profitable à l’Association provinciale des trappeurs indépendants (APTI), conseil Estrie et au ministère des Ressources naturelles et de la Faune.
« Les trappeurs de l’Estrie sont exténués de se faire saisir par le Ministère leurs lynx roux pris accidentellement durant la saison de trappage. Annuellement, c’est un nombre qui varie entre 50 et 100 sur le territoire estrien et nous devons obligatoirement les remettre. Pourtant, on a démontré qu’en Ontario et dans certains états américains le trappage du lynx est permis, même si le cycle de capture était devenu très bas », observe Pierre Lussier.
Ce qui s’ajoute à la frustration des trappeurs, c’est que les captures soient acheminés à l’association. Selon les dires de M. Lussier, un membre de l’organisme dépouille l’animal de sa peau pour une somme unitaire de 50 $. Par la suite, les peaux sont dirigées vers le nord du Québec afin d’être mises à l’encan pour le marché de la fourrure, ce qui rapporte des profits à l’APTI Estrie.
« Les gardes-chasse nous donnent 20 $ pour chaque prise accidentelle. C’est tout à fait inconcevable de voir notre association que l’on paie pour être membre recevoir le fruit de notre trappage. En fait, son mandat est justement de permettre la réouverture du trappage du lynx roux », rappelle Pierre Lussier.
En guise d’exemple, le trappeur retient l’ours noir dont la capture est inférieure à celle du lynx roux, mais envers lequel la chasse demeure ouverte. « D’après moi, on ne protège pas le lynx en interdisant le trappage parce qu’il ne différencie pas le collet à coyote ou le piège à raton laveur. »
Pierre Lussier soutient qu’à la base l’interdiction de trappage en Estrie s’inscrivait dans le cadre d’une étude, mais qu’au fil des ans les membres de l’association basée à Saint-Cyrille-de-Wendover, près de Drummondville, ont réalisé qu’il s’agissait d’un prétexte bidon. Considérant que les fruits du piégeage accidentel équivaut en quelque sorte à écarter les membres d’un profit équitable, Pierre Lussier demande au ministère des Ressources naturelles et de la Faune de lever l’interdiction de chasser le lynx roux.
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