X
Rechercher
Publicité

Il veut partir un organisme voué à l’aide des hommes battus

durée 18 juin 2023 | 04h00
Par Ghislain Allard

Journaliste

Windsor — Lui-même victime de violence conjugale, Fadi souhaite la mise en place d’un organisme voué à l’aide des hommes battus.

S’il utilise un surnom, c’est qu’il veut protéger l’identité de ses trois enfants.

« Il y a très peu de services pour les hommes battus en contexte de violence conjugale. C’est vraiment tabou. C’est vrai qu’il y a beaucoup de violence faite aux femmes, mais il y en a aussi du côté des hommes. On ne parle pas de ce problème-là », de dire Fadi, lors de son passage dans nos bureaux.

Selon lui, pour que le phénomène arrête, il faut en parler. « C’est un problème qui ne touche pas uniquement la personne victime. La violence conjugale a un impact sur les enfants, sur les amis et sur bien des gens gravitant autour de cette malheureuse situation », affirme Fadi.

Il veut prendre son vécu de 28 ans de violence pour en faire une véritable mission. « Il faut en parler pour que ça arrête », lance Fadi.

Son organisme sans but lucratif serait situé à Windsor et à Val-des-Sources. « Nous voulons couvrir les régions de l’Estrie et du Centre-du-Québec. Plus tard, je veux que l’organisme s’étende encore plus loin. Présentement, ça va plus vite que je pensais », soutient l’homme de 52 ans. 

Il se donne un an pour que son organisme soit opérationnel. « J’ai rejoint les députés et certains organismes. Les gens craignent d’aborder le sujet. Quand tu parles d’hommes battus, les gens ont peur et ils se cachent. Nous aussi nous avons droit à de l’aide. Pour m’en sortir, je me suis débrouillé seul. Il n’y a rien de mis en place pour les hommes battus », de dire Fadi.

Il souhaite accompagner ces hommes dans leurs démarches. « Je veux leur démontrer avec mon vécu qu’il est possible de se sortir de cette situation vraiment inconfortable. Il y a une lumière au bout du tunnel », mentionne celui qui donne des conférences sur le sujet.

Il a lui-même vécu beaucoup de violence. « C’était de la violence physique, psychologique, morale, sexuelle et économique. Elle m’a déjà coupé un orteil. J’ai été violé. Je me suis fait dénigrer », se souvient l’homme dans la cinquantaine.

S’il a accepté de se faire photographier, c’est qu’il souhaite que les gens puissent associer un visage à toute cette souffrance. 

« Je veux que les gens puissent croire mon histoire », ajoute-t-il. 

En réalité, il en est au tout début de la mise en place de son organisme qui se nommera Ressource Fadi. Il est actuellement en contact avec le CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels) et avec Emploi-Québec. 

Il a d’ailleurs une rencontre de prévue le 22 juin avec les représentants de ces deux organismes. « C’est là que nous allons mettre les bases de la création de Ressources Fadi », mentionne-t-il. 

Dans un monde idéal, il rêve déjà à l’ouverture d’un centre d’accueil pour les hommes battus et leurs enfants. « Ce serait un refuge pour les hommes. Et je veux que ce soit en Estrie. C’est ici que j’ai réussi à m’en sortir », raconte Fadi, qui a la garde de ses trois enfants.

Les hommes en difficulté peuvent déjà le rejoindre au 819 571-0388.

commentairesCommentaires

0

Pour partagez votre opinion vous devez être connecté.

RECOMMANDÉS POUR VOUS


12 avril 2025 | 4h00

Un déjeuner des policiers au profit de la Fondation québécoise du cancer

Val-Saint-François — Pour une cinquième année consécutive, la Fondation québécoise du cancer — Estrie s’associe à la Sûreté du Québec de la MRC du Val-Saint-François pour le « Déjeuner des policiers » le mercredi 7 mai prochain, de 7 h à 11 h. Cet événement aura lieu au restaurant La Vieille Gare, situé au 739, rue Principale Nord, à Richmond.  À ...

11 avril 2025 | 6h30

Une 4e édition de l’événement Un Tatouage pour la santé mentale en mai

Val-des-Sources - Après de francs succès de participations obtenus au cours des trois premières éditions, la ressource communautaire en santé mentale, la Croisée des sentiers, récidive avec un quatrième événement du genre qui a pour but de sensibiliser la population aux enjeux de la santé mentale, tout en soutenant les personnes touchées par ces ...

15 février 2025 | 4h00

Le maire de Saint-François s’engage dans le dossier

Saint-François-Xavier-de-Brompton — Il n’y a pas que la mairesse de Windsor, Sylvie Bureau, qui s’inquiète du fait que le Centre multiservice de santé et de services sociaux de Windsor pourrait mettre un terme à ses services de radiographie médicale, obligeant ainsi la clientèle à se déplacer vers d’autres équipements similaires. Le maire de ...