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23 décembre 2021 - 04:00 | Mis à jour : 10:16

Les citoyens doivent-ils s’inquiéter des coupures de service en santé à Windsor ?

Par Ghislain Allard, Journaliste

Windsor (GA) —La pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la santé est bien réelle et elle touche particulièrement les établissements en région. La population de Windsor a-t-elle raison de s’inquiéter ? 

Le professeur Pierre-Luc Fournier, de l’Université de Sherbrooke, se pose d’emblée une question : est-ce que les services offerts auparavant à l’urgence mineure de Windsor étaient vraiment supérieurs à ceux actuellement disponibles à la clinique sans rendez-vous ?

« De toute façon, les cas graves étaient déjà référés à Fleurimont ou dans un autre centre. C’est sûr que pour la population, c’est moins intéressant d’avoir une diminution de la plage horaire couverte. On peut le comprendre », souligne le professeur de l’Université de Sherbrooke, spécialisé en gestion des opérations, particulièrement dans les secteurs de la santé et des services sociaux. 

M. Fournier insiste cependant sur le fait que la pénurie de main-d’œuvre forçant le réseau à réorganiser le travail à certains endroits n’est pas fictive. 

« De l’extérieur, nous n’avons pas accès aux données et aux informations que les décideurs ont tous les jours pour prendre des décisions. Ce que nous savons, c’est que la pénurie de main-d’œuvre est bien réelle », affirme M. Fournier.

Selon lui, cette situation provoque une réorganisation de certains services pour s’assurer que les soins de base puissent être offerts à la population de façon cohérente avec les ressources disponibles. 

« On peut comprendre les inquiétudes de la population. Il faut cependant s’interroger sur la différence fonctionnelle entre ce qui était offert par l’urgence mineur et ce qui est maintenant proposé par la clinique sans rendez-vous », mentionne le professeur de l’Université de Sherbrooke.

GMF

L’Installation d’un Groupe de médecine familiale (GMF) majeure dans les locaux actuels serait une avenue attirante pour la population. « On pourrait envisager une offre de services plus intéressante qu’avec une simple clinique sans rendez-vous. Avec les GMF, il y a une panoplie de services qui les accompagne. Il peut aussi y avoir d’autres types de professionnels. Ce serait une belle offre de service pour la population », avoue M. Fournier.

« À l’heure actuelle, les dirigeants du réseau de la santé prennent les décisions en fonction des ressources qu’ils ont à leur disposition », mentionne le professeur spécialisé dans la gestion des opérations.

Il relève en autres les mesures incitatives proposées par le gouvernement pour attirer de nouvelles infirmières dans le réseau. « Malgré ces mesures, on ne peut pas nécessairement dire qu’aujourd’hui on ait réussi à combler cette pénurie de main-d’œuvre. Malheureusement, cette situation ne se règlera pas sur des perspectives à court terme. C’est une vision à moyen et à long terme », précise-t-il. 

Premièrement, il faut former ces professionnels de la santé. « Avant tout, il faut les intéresser à la profession et ce n’est pas nécessairement un environnement idéal pour un jeune au cégep ou au secondaire. Ultimement, ce sont ces gens-là qui vont aider à combler la pénurie de main-d’œuvre », soutient M. Fournier. 

Il parle aussi de la déprofessionnalisation de certains actes médicaux. « Nous devons mieux utiliser les différents professionnels que nous avons dans le réseau. Il faut quitter la perspective qui est actuellement très médico-centriste. »

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