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23 novembre 2021 - 04:00

À l’aube des 12 jours contre la violence faite aux femmes, parlons de violence conjugale !

Actualités - l’Étincelle - Nous ne pouvons rester silencieuses face aux féminicides qui se succèdent au Québec. Rappelons que de janvier à octobre 2021, 16 féminicides laissant 35 orphelins ainsi que 2 infanticides ont eu lieu en contexte de violence conjugale. 

Les mythes et stéréotypes stigmatisant les victimes de violence conjugale jouent un rôle crucial dans l’augmentation des risques d’homicides. Par ailleurs, une attention particulière doit être portée aux personnes à l’intersection des oppressions, car elles sont davantage vulnérables (diversité sexuelle et de genre, diversité culturelle, situation de pauvreté, etc.). Dans le cadre des 12 jours contre la violence faite aux femmes, nous désirons attirer votre attention sur deux types de violence amoureuse généralement moins abordée, mais pourtant bien présente, la violence chez les jeunes et chez les aînés.es.

La violence amoureuse chez les jeunes

La violence conjugale chez les jeunes est un sujet plutôt tabou. Pourtant, les violences psychologiques, verbales, émotionnelles, sexuelles, physiques, économiques, sociales et spirituelles au sein du couple chez les jeunes sont bien plus fréquentes qu’on ne l’imagine. 

Le manque d’information sur les comportements violents rend difficile leur identification pour les jeunes. Notons qu’à l’adolescence, les jeunes sont en plein développement au niveau de leur identité et de leur appartenance. Cette position les place en situation de vulnérabilité face à de tels comportements, ce qui ne facilite pas l’affirmation de soi. Il est donc difficile pour les jeunes de remarquer l’emprise de la violence chez les victimes. 

Les violences sexuelles, dont le sexting, sont très présentes chez les jeunes. Dans le cas du sexting, les adolescents sont plus facilement susceptibles d’être victimes de ce qu’on appelle la sextorsion (menaces de diffusion de photos nues). Rappelons que la possession d’images explicites de personnes mineures est considérée comme de la pornographie juvénile. Cette forme de violence peut engendrer des conséquences psychologiques importantes sur les victimes. Malheureusement, la plupart des jeunes ne sont pas sensibilisés sur les risques. 

Il est central de discuter avec nos jeunes des comportements amoureux et sexuels qui sont acceptables et de ceux qui ne le sont pas, plus encore dans le monde hautement informatisé d’aujourd’hui. Si vous n’êtes pas à l’aise d’en discuter directement avec votre enfant, des ouvrages tels que Loov, sexe sans tabous et full sexuel abordent le sujet avec un langage et un contenu adaptés à des tranches d’âge précises. 

Et chez les aînés.es?

On aborde de plus en plus le sujet de la maltraitance vécue par certaines aînées et la violence faite aux femmes, mais nous abordons peu la violence conjugale présente chez les couples aînés. 

À titre informatif, la violence psychologique est le type de violence le plus répandu au sein des couples aînés. Cette réalité s’observe entre autres par le contrôle qu’exerce un conjoint, souvent depuis plusieurs années, à l’égard de sa conjointe. Alors que le temps passe et que les conjoints vieillissent, la violence, elle, demeure. On constate que les victimes de violence conjugale s’étalant sur des années évoluent dans un environnement qui affecte leur estime personnelle et ont appris à conjuguer avec l’humeur, la colère et les menaces du conjoint. De ce fait, elles ont appris à vivre en limitant la réponse à leurs propres besoins dans l’optique d’éviter la création de conflits. 

Par la suite, la violence économique se place au deuxième rang des types de violence que l’on retrouve chez les victimes aînées. Cette réalité s’appuie sur le fait que chez les générations plus âgées, lors de la période de vie active, l’homme était l’unique pourvoyeur du couple et chez certains, les besoins de la femme ne sont répondus qu’en fonction des décisions du conjoint violent. En d’autres mots, ce lien de dépendance économique vient renforcer le pouvoir de l’homme au sein de la dynamique relationnelle. De ce fait, la décision de quitter la relation devient complexe chez la femme aînée puisqu’elle doit faire face à l’insécurité financière que créera la rupture.

Le Centre des Femmes Le Point d’Ancrage accorde une importance à la problématique de violence conjugale chez les aînées et mènera des activités de sensibilisation au cours des prochains mois sur l’ensemble du territoire.

En somme, cessons de culpabiliser les victimes et responsabilisons les agresseurs. Nous devons nous demander ce que nous pouvons faire comme société pour empêcher la banalisation des comportements violents. La campagne des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes est une occasion de réfléchir collectivement à la situation, en plus de présenter des actions concrètes. La campagne débute le 25 novembre et termine le 6 décembre lors de la journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes (journée de commémoration en mémoire des 14 femmes assassinées lors de l’attentat antiféministe survenu à l’École polytechnique le 6 décembre 1989). 

Pour tous types de besoins en lien avec la violence conjugale, plusieurs ressources s’offrent à vous :

- Centre des femmes Le point d’ancrage : www.lepointdancrage.ca - (819)674-0196

- S.O.S. Violence conjugale : www.sosviolenceconjugale.ca - 1 (800)363-9010

 

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