X
Rechercher
Publicité

« De la lance à la résilience »

durée 29 mai 2021 | 04h00
Mireille Frégeau
Par Mireille Frégeau

Journaliste

Saint-Denis-de-Brompton (MF) - Isabelle Loignon, 52 ans, pompière retraitée et première répondante, formatrice en santé psychologique pour les porteurs d’uniforme, experte en troubles liés au stress post-traumatique et passionnée de résilience, sait que derrière les gestes héroïques, souvent, le chemin de l’apaisement peut être long et ardu. Rencontre avec une femme de cœur !

Depuis 2006, Mme Loignon a côtoyé les particularités du métier de pompier et a assisté, tout comme ses collègues, à des scènes dramatiques : « J’étais encore aux études et j’ai été témoin d’un premier décès saisissant à Magog. Un homme en triporteur a été heurté par un train. J’ai pratiqué des manœuvres pour le secourir, mais il était trop tard. Je rappelle que la blessure traumatique ne découle pas tant de l’exposition comme telle à un événement traumatisant, mais plutôt de la pensée que l’on entretient à son propos. »

Des études en psychologie à l’université de Sherbrooke et en travail social ainsi que des séminaires de perfectionnement ont peaufiné les outils dont elle avait besoin pour démarrer son entreprise à l’automne 2016. La première formation s’intitulait « Gestion des risques psychotraumatiques ». Les réactions ont été sans équivoque ! « Que du positif ! Les gens ont besoin de se confier et de partager leur vécu. C’est en gang que l’on guérit ! Pour garder la santé psychologique, le réseau social compte pour 80 %, explique-t-elle. On m’a notamment dit que tout le monde devrait suivre cette formation ! Que ça allait servir au quotidien. Avec la pandémie, on m’a proposé d’offrir mes formations en ligne. C’est difficile, voire impossible. Les cours à distance suppriment trop la qualité de présence et d’accueil. Quand je parle de mon sujet, les gens voient des images dans leur tête, et ça les bouscule. Un jour, durant la pause, un pompier est sorti. Je suis allé le voir et il était bouleversé. Il avait même des pensées suicidaires. J’ai réussi à le ramener... ce qui aurait été impossible à travers un écran. Toutefois, j’agis maintenant comme pair aidant. Des directeurs de caserne ont demandé mes services pour soutenir des intervenants en détresse. »

 

Le chêne et le roseau 

Comme dans la fable de La Fontaine, mieux vaut plier et se relever plutôt que de casser. Le syndrome post-traumatique, ça fige, ça ­détruit. Ça bouffe la vie, car les flashs peuvent vous tomber dessus à tout moment. Comment être assez souple pour accepter ce qui, a priori, est inacceptable? « J’offre plusieurs techniques et angles de vision pour y arriver. Jusqu’à maintenant, j’ai dispensé mes services aux pompiers et à quelques militaires. Et j’envisage de les proposer à d’autres corps de métier tels que les ambulanciers, les infirmières et même les camionneurs. En effet, plusieurs font face à des suicides interposés, et certains ne s’en remettent pas. Bref, toutes les personnes susceptibles d’être confrontées de près ou de loin aux blessures de stress post-traumatiques », conclut Mme Loignon.

Cette femme animée du feu sacré — c’est le cas de le dire — pour secourir son prochain a mis sur pied une nouvelle formation ouverte à tous. Le titre? La déprime « covidienne », comment s’en sortir?

facebook.com/formationloignon

formationloignon.com

RECOMMANDÉS POUR VOUS


7 octobre 2025 | 4h00

Gagnant de la Loterie voyage de la Fondation du CSSS du Val-Saint-François

Windsor — Yvan Frappier est l’heureux gagnant de la Loterie voyage de la Fondation du CSSS du Val-Saint-François du mois de septembre (2000 $). Sur la photo, il est accompagné par Lise Coutu, vendeuse du billet gagnant, et par Alain Laroche, président de la fondation.

6 octobre 2025 | 6h31

Gagnant de la Loterie voyage de la Fondation du CSSS du Val-Saint-François

Windsor – Michel Marcotte, propriétaire de Transport Turcotte, est l’heureux gagnant de la Loterie voyage de la Fondation du CSSS du Val-Saint-François du mois d’août (2000 $). Sur la photo, il est accompagné par Julie Saint-Onge, collaboratrice chez Transport Marcotte, et par Alain Laroche, président de la fondation.

4 octobre 2025 | 6h17

Des usagers enchantés par une activité spéciale à Saint-Claude

Saint-Claude — Le 19 septembre dernier à la Salle communautaire aux Quatre vents à Saint-Claude, des équipes du programme déficience physique et des organisateurs communautaires ont réalisé la 3e édition d’une activité festive et solidaire entre usagers ayant une déficience physique et leurs proches aidants. Plus de 50 participants étaient ...