Elle déplore les coupures de services chez Trans-Appel
Par Ghislain Allard
Journaliste
Windsor - À la fois usagère et membre du conseil d’administration de l’organisme, Pâquerette Gagné, de Windsor, déplore publiquement les coupures de services chez Trans-Appel, un service de transport adapté et collectif dans le Val-Saint-François.
« C’est une situation inadmissible pour une personne handicapée comme moi. On crée de l’isolement pour ces gens-là. On provoque de la solitude pour les personnes âgées. Je trouve ça vraiment triste. Il n’y a pas personne qui dénonce cette situation-là », déplore celle qui est atteinte de sclérose en plaques.
« L’année dernière, la direction a dû appliquer un plan de redressement. Le gouvernement donne des subventions, mais elles n’ont pas été ajustées au coût de la vie depuis 2014. Le manque à gagner pour Trans-Appel est énorme. Le but, c’est de nous punir dans nos transports », souligne Mme Gagné, qui est sur le conseil d’administration depuis le mois de novembre.
Le plan de redressement a eu un impact majeur sur les déplacements de Mme Gagné. « L’année passée, je pouvais aller manger avec mes sœurs à Sherbrooke. Je prenais alors Trans-Appel à 11 h et ils venaient me rechercher à 13 h 30. C’était parfait pour aller manger avec mes sœurs. Maintenant, ils viennent nous chercher à 8 h 30 le matin et ils nous ramènent à midi. C’est donc impossible d’aller dîner », raconte l’usagère.
Lorsqu’elle veut aller magasiner le mardi, elle doit prendre Trans-Appel à 11 h pour un retour prévu à 16 h 30. « Dans ma situation de personnes handicapée, c’est pratiquement impossible de me soumettre à un tel horaire », soutient-elle.
Selon elle, le vendredi a été coupé dans le plan de redressement.
« Ça nuit également aux enfants qui ont des problèmes particuliers dans les écoles spécialisées. Il n’y a pas de service le vendredi », dénonce Mme Gagné.
Elle insiste pour dire qu’elle ne met pas la faute sur l’administration actuelle. « Ils font vraiment leur possible. C’est le gouvernement qui aurait dû ajuster les subventions au coût de la vie. Nous ne serions pas dans cette situation-là », de dire Mme Gagné.
Ainsi, selon elle, les services de Trans-Appel ne correspondent plus aux véritables besoins d’un bon nombre d’usagers. « Si j’ai un rendez-vous à l’hôpital à 9 h, ils viennent me chercher à 8 h 30. Je dois attendre jusqu’à 12 h 30 pour le retour. Je fais de la sclérose en plaques. Je suis une personne qui se fatigue très rapidement. Rester assise dans une chaise roulante durant cinq heures, ça ne se fait pas », affirme la femme de 68 ans.
« Si le gouvernement souhaitait vraiment garder ce service en fonction, il aurait fallu apporter des ajustements au cours des ans. Nous ne serions pas dans cette situation-là. Je souhaite que nous puissions revenir en arrière avec les services d’avant le plan de redressement qui favorisaient les contacts humains. C’est vraiment mon seul moyen de transport. Maintenant, ce n’est plus du transport adapté », termine Mme Gagné qui représente les usagers au sein du conseil d’administration de Trans-Appel du Val-SaintFrançois.
Mme Gagné a tenté de rencontrer le député de Richmond à l’Assemblée nationale, André Bachand, mais sans succès.
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