Windsor - Située à quelques pas de l’école primaire Saint-Philippe, la maison de chambres du 33, rue Ambroise-Dearden, à Windsor, suscite l’inquiétude chez les voisins qui doivent composer avec des agressions armées, trafic de drogue, état mental perturbé, possession d’armes, proxénétisme et vol d’automobile.

Seulement en 2024, les policiers de la Sûreté du Québec ont dû intervenir à 22 reprises auprès des résidents de la maison de chambres, selon des données officielles obtenues par Radio-Canada.

Jérémie Boisvert habite juste à côté du 33, rue Ambroise-Dearden depuis quatre ans. Il est exaspéré ! Depuis la transformation de la résidence de personnes âgées en maison de chambres, il a été témoin de plusieurs gestes illégaux et inappropriés. 

Le citoyen de Windsor a vu des gens fumer du crac. Des locataires passent constamment sur son terrain. Il fait remplir ses poubelles de façon régulière. Les voisins laissent des déchets dans la cour. À l’arrière, il y a un camion rempli d’ordures. Des gens rôdent autour des véhicules. Ils ont brisé la roulotte du propriétaire. 

Selon lui, la façon de régler la problématique serait de « fermer » le bâtiment de façon définitive. « Windsor a toujours été une ville assez tranquille. Maintenant, on entend parler de vol à main armée. Il y a des vols dans les véhicules. Ils sont déjà partis avec un de mes bacs à poubelle. C’est l’enfer ! Ils jouent de la musique juste sur le coin de ma maison. Il y a constamment des cris. Les policiers sont intervenus pour des voies de fait. Il y en a qui font sauter des feux d’artifice plusieurs fois par semaine », énumère le citoyen. 

M. Boisvert a même été témoin d’un rituel de sacrifice d’oiseaux. « C’étaient des rituels sataniques. Ils épinglaient les têtes d’oiseau sur les murs », soutient le voisin de la maison de 92 chambres sur quatre étages. 

De son côté, le propriétaire de la maison de chambres tente d’apporter certaines nuances. « Nous avons quand même amené 100 personnes dans la Ville de Windsor. Ce ne sont pas des résidents de chez nous qui créent le problème. Nous nous sommes retrouvés avec un vendeur de drogue dans l’établissement. Maintenant, c’est régler : il est sorti de la maison de chambres. Ce sont des consommateurs de drogue qui venaient chez lui pour acheter de la marchandise souvent après minuit. Ce ne sont pas mes résidents. C’était le vendeur de drogue qui attirait cette clientèle », soutient Réjean Therrien, lors d’une entrevue accordée au journal Actualités – L’Étincelle. 

Le propriétaire indique aussi que la majorité des locataires sont des travailleurs. « Il y a quelques personnes ayant des problèmes de santé mentale. Ces gens-là habitent ici ou ils se retrouvent sous le pont. Nous les encadrons avec les travailleurs sociaux. Nous hébergeons aussi des personnes qui sortent de thérapie pour la consommation de substances. Nous sommes en relation avec des maisons de thérapie de la région de Sherbrooke. Ces personnes sont sous la supervision des maisons de thérapie. Chez nous, il n’y a pas de drogue. C’est très bien surveillé par un système de caméras. C’est supervisé 24 h par jour. Le gestionnaire couche là. À l’intérieur, c’est beau comme un hôtel », de dire M. Therrien.

« Les journalistes de Radio-Canada voulaient notre peau. J’ai plus de 60 ans et j’en ai vu d’autres. Nous avons fait un beau projet. Cet immeuble-là était invendable », termine le propriétaire.