Le bénévolat en pénurie de main-d’œuvre
Par Ghislain Allard
Journaliste
Windsor — À l’instar d’autres organismes, le Centre d’action bénévole (CAB) de Windsor et région a de la difficulté à recruter les bénévoles nécessaires au bon déroulement des opérations.
D’ailleurs, dans le dernier rapport d’activités, le président du conseil d’administration du CAB de Windsor et région, André Lachaine, expose clairement cette situation : « Nous connaissons aussi un manque de bénévoles de plus en plus important et ce phénomène s’accentue chaque jour. Les bénévoles doivent être disponibles d’une façon régulière. Nos bénévoles vieillissent et doivent souvent ralentir leurs activités… Et la relève se fait attendre pour combler notre manque de bénévoles. »
Selon lui, plusieurs facteurs expliquent cette pénurie. « Il y a l’âge des personnes. Les jeunes sont occupés au travail. Les plus jeunes sont occupés à l’école. Ce sont surtout des personnes retraitées qui s’adonnent à ce genre d’activités. Et ce n’est pas tout le monde qui est sensibilisé au bénévolat », de dire M. Lachaine.
L’influence des parents a aussi une incidence sur l’ouverture qu’une personne dispose pour faire du bénévolat. « J’ai commencé à 10 ou 12 ans à faire du bénévolat avec mon père. Ça s’apprend jeune. Si on n’est pas en contact avec le bénévolat lorsqu’on est jeune, c’est plus difficile d’être sensibilisé », souligne le président du CAB.
Il ne croit pas que ce soit une question de génération. « Je pense que les jeunes d’aujourd’hui arrivés à la retraite vont faire du bénévolat. Je ne crois pas que la génération d’aujourd’hui soit plus encline à faire du bénévolat. En revanche, les besoins vont encore augmenter pour les prochaines années », soutient M. Lachaine.
Un rapport sur le bénévolat affirme que, au cours des trois dernières années, le nombre de bénévoles au Canada a considérablement chuté. Pas moins de 65 % des organismes appuyés par des bénévoles ont signalé une pénurie.
« Il faut se rabatte sur des gens qui ont du temps. Et ce sont des personnes à la retraite », mentionne-t-il.
Le CAB de Windsor et région compte quand même une centaine de bénévoles. « Ici, les bénévoles sont dédiés à des tâches particulières. Par exemple, les gens faisant la vente des jonquilles pour contrer le cancer sont des personnes qui font probablement juste cette tâche durant l’année. D’autres font la livraison de la popote roulante. Ils font juste ça parce que c’est assez accaparant. Rares sont ceux qui font plusieurs tâches. Lorsqu’on parle d’une centaine de bénévoles, c’est très compartimenté », expose M. Lachaine.
Au Centre d’action bénévole, actuellement, on manque entre autres d’effectif bénévole dans le transport des gens qui ont des rendez-vous médicaux.
C’est la même chose dans la cuisine. « Nous pourrions en prendre un peu plus. Une difficulté que nous avons, c’est de remplacer par exemple un bénévole qui tombe malade. Nous n’avons pas un bassin de remplaçants », affirme-t-il.
« Si chaque bénévole allait chercher seulement un autre bénévole, nous aurions les effectifs pour répondre à la demande toujours croissante. C’est le message que je tente de livrer. Mais c’est plus facile à dire qu’à faire », termine le président.
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