Richmond — Parce qu’il n’a pas voulu se faire vacciner contre la COVID-19, Jean-Philippe Martin, de Richmond, s’est retrouvé en congé sans solde chez Postes Canada. Le père d’un bébé de sept mois n’a donc plus aucun revenu pour survivre.
« Je comprends la peur des gens face à la maladie. Moi, j’entretiens une peur face au vaccin. Je souhaite que l’on respecte ma crainte. J’ai une certaine confiance en mon système immunitaire. Et je veux avoir le libre choix dans la façon dont je vais mourir », raconte celui qui est commis au comptoir chez Postes Canada à Richmond depuis onze ans.
Selon lui, la direction de Postes Canada menace ses employés non-vaccinés depuis le mois de novembre 2021. « Ils nous ont laissés aller durant le temps des Fêtes où les volumes sont très élevés. Le 18 février 2022, ils m’ont placé en congé sans solde, sans assurance et sans possibilité de chômage parce que mon accommodement religieux n’avait pas fonctionné », mentionne M. Martin.
Après quelques semaines, après avoir soigné le virus, il est retourné au travail.
Le syndicat a perdu son grief national la semaine dernière. Vendredi, Postes Canada lui a signifié qu’il était à nouveau en congé sans solde.
Depuis lundi, M. Martin manifeste son mécontentement en s’installant quotidiennement près du bureau de poste de Richmond. Il n’a pas le droit de garer son véhicule dans le parc de stationnement du bureau de poste. Il doit manifester sur le trottoir.
Il prétend qu’environ 75 % des gens appuient sa démarche. « Il y a beaucoup de non-vaccinés qui viennent discuter avec moi. Plusieurs vaccinés m’ont dit regretter de s’être soumis à la vaccination. J’ai beaucoup de supports. Environ 5 % des gens sont impolis par des gestes disgracieux », déplore l’employé de Postes Canada.
Il ne sent plus l’appui de son syndicat. « Tant que je serai capable de me tenir debout, je vais continuer à manifester. Mes moyens financiers sont toutefois très limités », avoue M. Martin.
« En pleine pénurie de main-d’œuvre, il faut que les non-vaccinés puissent conserver leur emploi. Pourquoi Postes Canada ne m’a tout simplement pas congédié ? Selon un avocat, certains de mes droits leur en empêchent. Ils attendent donc que je démissionne », termine M. Martin.