Publicité

14 février 2022 - 04:00

The Record fête ses 125 ans

Par Ariane Aubert Bonn, Initiative de journalisme local

Actualités – L’Étincelle — Il y a 125 ans, The Record voyait le jour à Sherbrooke. Le quotidien anglophone, le journal le plus ancien en Estrie, est toujours bien vivant et est imprimé localement du lundi au vendredi.  

  « Vu le foisonnement industriel à Sherbrooke, il a jugé que l’endroit méritait son propre quotidien. À l’époque, la population anglophone était beaucoup plus nombreuse qu’aujourd’hui, et le monde des affaires anglophone était aussi très important », souligne la directrice actuelle du Record, Sharron McCully.

  The Record est demeuré un quotidien depuis son lancement. « Souvent, au fil du temps, les journaux vont s’adapter aux changements démographiques et devenir des hebdomadaires, par exemple. On a déjà été à 40 % anglophones, maintenant on n’est plus que 10 %, c’est assez exceptionnel que The Record ait réussi à demeurer un quotidien », affirme Mme McCully.Le journal a vu le jour à Sherbrooke, mais s’est immédiatement étendu dans l’ensemble des Cantons-de-l’Est. « Les enjeux locaux étaient souvent les mêmes pour l’ensemble de la région. Par exemple, ceux des commissions scolaires et des églises faisaient écho. Le journal a donc collaboré rapidement avec des correspondants partout sur le territoire. Les communautés agricoles de Cookshire et Sawyerville étaient aussi représentées. Le journal est très vite devenu régional », dit sa directrice.

  Les bureaux du Record ont d’abord été situés sur la rue Wellington, à Sherbrooke, puis s’en sont suivis par plusieurs rebondissements forçant la relocalisation du lieu de travail. « Quand j’ai commencé à travailler en 1988, le bureau et les presses étaient sur la rue Delorme. Le bâtiment a brûlé en 1999. The Record a tout perdu. À ce moment, le journal appartenait à Quebecor. Il a fallu trois jours pour recommencer à imprimer dans une imprimerie de Saint-Jean. Il y avait un réel besoin de voir ce journal poursuivre.  Nous avons occupé des bureaux temporaires à Lennoxville avant d’emménager sur la rue Galt. Et finalement nous avons acheté notre bâtiment sur la rue Mallory, à Lennoxville, il y a environ cinq ans », résume Sharron McCully.

En 1999, après le feu, le journal est passé aux mains d’un groupe de presse de Vancouver, Alta, une filiale de Glacier, qui en est toujours propriétaire. « Ce qui est intéressant, c’est que l’entreprise est gérée par David Radler qui a été propriétaire du Record à trois moments différents sur une période de 53 ans. La première fois remonte à 1969, où David Radler, Peter White et Conrad Black ont fait l’acquisition du Record. Ils sont devenus célèbres après avoir fondé la chaîne de journaux Hollinger International », affirme la directrice.

Information locale

Le contenu du Record est 100 % local, assure Sharron McCully. « Nous avons accès aux nouvelles de La Presse Canadienne, mais on ne s’en sert que quand elles peuvent servir la population locale », dit-elle. La salle des nouvelles roule avec deux employés permanents. Un réseau de pigistes, de correspondants, d’étudiants et de bénévoles se greffe à eux pour alimenter le journal dans ses versions papier et numérique. « Nous fonctionnons sur plusieurs plateformes. Nous avons une application gratuite, Facebook, Twitter, Instagram et, bien sûr, le papier. Le vendredi, nous publions des vidéos de portraits de groupes ou d’individus qui font une différence dans la communauté. Les employés de la salle des nouvelles sont très engagés. Ils font ce travail avant tout parce qu’ils y croient. Ils s’assurent que ce qu’ils mettent dans le journal reflète et serve la communauté », garantit Mme McCully.

Impression sur place

« Notre version imprimée est essentielle pour notre lectorat plus âgé et constitue 90 % des 3000 abonnements. Pour opérer nos presses, nous avons trois employés. Et quand les presses brisent, ils les réparent eux-mêmes. Ce sont des passionnés qui croient en leur métier », affirme Sharron McCully. Elle ajoute que les presses, plus petites que celles que le média détenait avant l’incendie de 1999, font très bien le travail pour les besoins actuels. Bien que le quotidien n’ait jamais interrompu sa publication ni diminué son contenu, son équipe a beaucoup diminué au fil des années. « Il fut un temps où il y avait une soixantaine d’employés au Record. Aujourd’hui, nous sommes une douzaine d’employés, mais toute la communauté s’implique », souligne la directrice.

Publicité

Commentez cet article

Un ou plusieurs champs sont manquants ou invalides:





Actualités - L'Étincelle se réserve le droit de ne pas publier ou de retirer les propos diffamatoires, obscènes, ainsi que les commentaires discriminatoires, tout comme ceux incitant à la haine ou la violence. De plus, l'écriture phonétique et les messages écrits en lettres majuscules ne seront pas acceptés.

Vous souhaitez commenter cet article ? Faites-le de façon intelligente. Quoique certains internautes se croient à l’abri en publiant des commentaires et en nous donnant de faux courriels, il est très facile de les retracer. En cas de plainte pour diffamation ou menaces, Actualités - L'Étincelle collaborera avec les autorités en leur remettant les informations desdites personnes.