Yvon Vallières remet sa démission à titre de président de l’Assemblée nationale
Richmond (GM)- La nouvelle annoncée par Yvon Vallières, le député du comté de Richmond vendredi dernier dans laquelle il remettait sa démission à titre de président de l’Assemblée nationale du Québec, n’était pas un poisson d’avril !
M. Vallières a en effet décidé de quitter cette fonction qu’il occupait depuis le 13 janvier 2009, exaspéré par le climat malsain qui prévaut depuis des mois au sein de l’Assemblée nationale. Il a expliqué les raisons de son départ dans une lettre qu’il a expédiée au secrétaire général de l’Assemblée et à ses collègues parlementaires.
« Jamais en 33 ans comme député au sein de cette Institution, je n’ai connu un climat parlementaire aussi exacerbé, où les règles élémentaires liées à l’exercice des rôles de chacun sont de moins en moins respectées. Je ne m’y reconnais malheureusement plus et je suis persuadé que je ne suis pas le seul, a écrit M. Vallières fort déçu de la tournure des événements.
« Je ne peux ignorer, comme bon nombre de nos concitoyens me l’ont fait remarquer d’ailleurs que, depuis plusieurs mois maintenant, le climat à l’Assemblée nationale, les échanges et les comportements, tant au micro qu’hors-micro et, en particulier, lors de la période des questions et des réponses orales, ont atteint un niveau inacceptable : intimidations, invectives, insinuations, propos désobligeants, non-respect du droit de parole de l’autre, interpellations du président et remise en cause de son autorité. Voilà ce qui caractérise maintenant nos travaux et je le déplore fortement, a-t-il poursuivi dans sa lettre tout en soulignant le manque de collaboration obtenu de la part des leaders parlementaires.
Certains diront que j’aurais dû être plus sévère. Peut-être, mais pour cela, j’aurais dû pouvoir compter sur un meilleur appui de la part des personnes qui ont elles aussi un rôle à jouer pour la bonne marche de nos travaux, ce qui n’a pas été le cas ».
La goutte qui aura finalement fait déborder le vase est survenue jeudi dernier lorsque le leader parlementaire de l'opposition, Stéphane Bédard, avait prévenu que sa formation envisageait de retirer dès mardi sa confiance au président pour avoir passé l'éponge sur des propos controversés de la ministre du Travail, Lise Thériault.
Ce n’est donc pas sans regret qu’il quitte cette fonction. « Je démissionne donc, non sans regret et tout en étant profondément blessé, de mes fonctions de président de l’Assemblée nationale dès à présent. Le geste que je pose aujourd’hui, je le fais dans le meilleur intérêt de l’Institution parlementaire. J’ai été très honoré et privilégié d’avoir été votre président et je vous en remercie. J’espère que ce geste contribuera à améliorer la qualité des échanges et à ramener au sein de l’Assemblée le décorum si essentiel à la réputation et à l’image de celle-ci et de ses membres au sein de la population », tout en ajoutant que désormais, il entendait consacrer toutes mes énergies aux citoyens de sa circonscription.
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