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Windsor (RC) – En partenariat avec les gouvernements fédéral et provincial, Domtar Corporation et FPInnovations conjuguent leurs efforts afin de mettre au point des nanotechnologies novatrices dans une nouvelle usine de démonstration d’envergure commerciale. Celle-ci sera située sur le site de l’usine Domtar à Windsor, là même où l’annonce a été rendue publique vendredi matin, le 16 juillet. Étalée sur une période d’environ 20 mois, la construction de l’usine commande un investissement de 40,8 millions $, ce qui permet notamment de consolider les 825 emplois de l’usine Domtar à Windsor, de créer une douzaine de nouveaux emplois pour l’exploitation de l’usine pilote et sa mise en marche, sans oublier la cinquantaine d’emplois rattachés à la construction de la nouvelle usine.
Les partenaires
Cette nouvelle, qui fait contraste avec les périodes sombres qui touchent depuis quelques années les industries du papier et de la forêt, a rassemblé à l’usine de Windsor les principaux partenaires reliés à la formation de la nouvelle coentreprise, soit John D. Williams et Pierre Lapointe, respectivement présidents et chefs de direction de Domtar Corporation et de FPInnovation ; Christian Paradis, ministre des Ressources naturelles du Canada ; Nathalie Normandeau, vice-première ministre du Québec, ministre responsable des Ressources naturelles et de la Faune et ministre responsable du Plan Nord ainsi que Monique Gagnon-Tremblay, présidente du Conseil du trésor, ministre responsable de l’administration gouvernementale et ministre responsable de la région de l’Estrie. C’est le directeur de l’usine Domtar à Windsor, Martin Lorion, qui a aiguillé la conférence de presse durant laquelle chacun des partenaires ont commenté et apporté des précisions sur le projet.
Le ministre Paradis a tout d’abord fait mention des technologies émergentes qui peuvent transformer le secteur forestier et ouvrir de nouveaux débouchés de grande valeur dans les marchés mondiaux. « L’innovation technologique et le leadership sont essentiels au renouvellement de notre secteur forestier et pour aider les collectivités forestières du pays à tirer parti des débouchés qui s’ouvrent sur le marché mondial », soutient M. Paradis.
Faisant état des baisses de marché qui touchent les domaines du papier journal et de l’imprimerie, la ministre Normandeau se réjouit pour sa part de l’initiative commune qui rassemble les deux gouvernements. « L’usine de Windsor sera la première du monde à produire de la nanocellulose cristalline. À ce titre, elle représente un jalon important dans le développement des produits industriels et de consommations renouvelables tirés de la fibre du bois », d’ajouter celle qui, auparavant à titre de ministre des Affaires municipales, connaît bien les difficultés qui affectent l’industrie papier à Windsor et en région.
Quant à Mme Gagnon-Tremblay, elle note que l’investissement qui se concrétise relève pour une part appréciable de la chaire de recherche mise sur pied à l’Université de Sherbrooke qui, au cours des dernières années, a permis les avancées concrètes dans la mise au point des nanotechnologies.
Pierre Lapointe de FPInnovations est bien au fait de ces avancées, rappelant qu’il y a à peine un peu plus d’un an, la production de nanocellusose se limitait quotidiennement à un gramme alors qu’avec la nouvelle usine, elle pourra atteindre une tonne par jour. « Il s’agit d’un jalon important et le résultat de plus de 15 ans d’investissements en vue du développement de plusieurs produits à base de fibres de bois destinés au secteur industriel. Durant ce temps, FPInnovations a élaboré un imposant dossier sur la propriété intellectuelle entourant la fabrication et l’application de la nanocellulose cristalinne. J’ai confiance que ce partenariat et l’appui solide des deux gouvernements mèneront au développement de passionnantes et fructueuses applications commerciales », d’affirmer M. Lapointe.
Prenant auparavant la parole, John D. William s’est dit enthousiaste à la perspective de franchir de nouvelle frontière. « À titre de leader de notre industrie, nous avons l’opportunité de conjuguer notre expertise opérationnelle et les connaissances techniques de FPInnovations en vue de fabriquer de façon efficace un produit nouveau et renouvelable. Les propriétés remarquables et les multiples usages de la nanocellulose cristalline en disent long sur les possibilités commerciales des nouveaux produits de fibres de bois, possibilités qui dépassent les applications de pâtes et papiers traditionnelles. »
La nanocellulose en bref
La nanocellulose cristalline est un nanomatériau renouvelable, recyclable et abondant fabriqué à l’aide de fibres de bois issues du processus de fabrication de la pâte de bois. Les applications éventuelles comprennent des films réfléchissant à effet optique, des vernis ultra résistants et les bioplastiques novateurs. Les propriétés de ce matériau ouvrent de tout nouveaux débouchés dans un très grand nombre d’applications, ainsi que dans différents secteurs et marchés tels que les industries aérospatiale, automobile, chimique, forestière et textile. Certaines applications prometteuses envisagée pour le bénéfice de l’industrie aérospatiale viendront compléter le programme aérospatial « écologique » des aéronefs québécois.
L’investissement
Le coût de la construction de la nouvelle usine est d’environ 32,4 millions $ alors que les coûts d’exploitation sont évalués à 8,4 M $ pour un investissement total de 40,8 millions de dollars. Une tranche de la contribution totale de Domtar, s’éleve à 12 millions $, a fait l’objet d’une demande de financement en vertu du Programme d’écologisation des pâtes et papiers du gouvernement du Canada. Ressources naturelles du Canada et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec contribuent chacun 10,2 M $ au financement de la partie du projet relevant de FP Innovations. Le financement est encore sujet aux approbations usuelles.
Durant la phase de construction, le projet procurera environ 50 emplois et fera également appel à deux firmes de génie conseil. Il s’agit de Teknika, à la fois fort active et très connue en Estrie, et Noram, une firme basée à Vancouver. Quelques dix postes permanents seront nécessaires pour faire fonctionner l’usine de démonstration. Plusieurs chercheurs et membres du personnel scientifique continueront le travail déjà amorcé en vue de concrétiser les possibilités offertes par de nouvelles applications et de nouveau produits en nanocellulose cristalline.
Une fois la phase de construction terminée, Domtar et FPInnovations exploreront, conformément à l’entente de coentreprise, la viabilité de produire de la nanocellulose cristalline commercialement à plus grande échelle. En regard de cette perspective, les dirigeants deux entreprises affirment leur volonté de garder les opérations en sol estrien.
Présentes à la conférence de presse, la directrice générale de la Ville de Windsor, Manon Anctil, et la mairesse de Windsor, Sylvie Bureau, étaient très heureuse de l’annonce de l’investissement et des perspectives qui permettent d’envisager la sauvegarde d’un acquis économique important pour Windsor et bien des régions.