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4 avril 2021 - 04:00

Des athlètes d’une écurie estrienne attirent l’attention

Par: Jasmine Rondeau, Initiative de journalisme local 

Canton de Cleveland — Lorsqu’il a démarré son élevage de chevaux standardbred en 2015, Guillaume Cayer-Richard ne se doutait pas que cinq ans plus tard, l’une de ses pouliches se vendrait 90 000 USD à l’encan. Ni que l’une de ses premières bêtes fracasserait un record québécois.

Le nom d’Écurie Cleveland, cet élevage tenu par M. Cayer-Richard et sa conjointe Mélissa Beaulieu, est sur de plus en plus de lèvres dans le milieu de la course de chevaux attelés.

« J’essaie de faire des bridages de haute qualité et j’étudie beaucoup. Je fais énormément de formations sur le sujet », explique le passionné, qui travaille principalement comme représentant hypothécaire pour Desjardins. Mme Beaulieu, elle, s’occupe de l’écurie et de son salon de toilettage sur place à temps plein.

Sa jeune pouliche Always B Somewhere, qui a dépassé ses attentes à l’encan au Maryland en novembre dernier, n’avait en effet pas n’importe quel père. Pour s’assurer d’une génétique inégalable, M. Cayer-Richard a fait venir la semence de l’étalon Always B Miki, le standardbred le plus rapide au monde. Une commande qui coûte 12 500 USD pour un seul bébé... et beaucoup d’organisation.

« Le matin, on vérifie la jument. Si elle est prête à ovuler, j’appelle la ferme en Pennsylvanie. Ils collectent l’étalon et ils mettent ça dans une fiole qu’ils mettent dans un avion. Je pars d’ici le soir et je m’en vais à Burlington au Vermont pour aller la chercher », explique M. Cayer-Richard.

La mère d’Always B Somewhere, la jument Somewhere A Place, a été à nouveau inséminée par ce champion en 2020. C’est donc sur le nouveau poulain nommé Cleveland B Miki que les grands espoirs reposeront l’automne prochain, moment du prochain encan.

« Ça va dépendre du moment et de combien de gens qui veulent l’avoir. Tout va aussi dépendre de sa sœur propre, qui va bientôt commencer à courser. Pour sa sœur, on pensait avoir 40 000 USD, mais finalement ça a été 90 000 USD ! On pourrait avoir quelque chose qui ressemble à ça. »

Les chevaux standardbred sont utilisés pour la course avec un « sulky » attelé derrière la bête, où s’installe le jockey. L’Hippodrome de Trois-Rivières offre toujours une quarantaine de programmes par année avec ce type de course.

 

Record et Coupe de l’Avenir 

Cette montée en popularité de l’Écurie Cleveland n’est pas étrangère aux exploits de la jeune Mag N Lady, née de l’élevage, qui a battu de deux secondes le record de trotteuse de deux ans et remporté la Coupe de l’Avenir à l’Hyppodrome de Trois-Rivières en 2020.

Celle qui évolue maintenant en Ontario avait été vendue 18 000 $ à l’encan de London au départ, et représentait la toute première cohorte de l’Écurie Cleveland en âge de courser.

De quoi motiver M. Cayer-Richard à poursuivre sa passion et à se démarquer parmi la trentaine d’élevages qui existent toujours au pays. Déjà, sa détermination l’a mené à être nommé directeur de l’élevage québécois chez Standardbred Canada en septembre dernier, puis président du comité directeur de l’élevage pour le Canada il y a quelques semaines.

« J’ai toujours été passionné de la course et j’ai eu des chevaux de course quand j’étais jeune. Je me disais qu’il n’y avait plus grand monde qui voulait les élever, et que ceux qui en élèvent, surtout au Québec, les élèvent pour eux-mêmes. Je dirais qu’il y a une certaine recrudescence, même si ce n’est plus ce que c’était. Aux États-Unis, le marché est encore plutôt fort. Les gens qui ont de l’argent préfèrent les acheter à 18 mois plutôt que d’attendre trois ans avant que leur cheval ne puisse courser. »

L’élevage voit habituellement naître six nouveaux chevaux par année, qui demeurent sur place jusqu’à l’âge de 18 mois, la majorité du temps à l’extérieur pour leur garantir un meilleur système immunitaire. Leur mise à l’encan est précédée d’une période d’environ quatre mois d’entraînement dans un exerciseur afin qu’ils soient en mesure de compétitionner dès 24 mois.

Entre temps, les chevaux sont surveillés par une nutritionniste et doivent faire l’objet de bilans de santé bien précis.

« Des défis, il y en a. Il peut y arriver plein de choses. Parfois la jument n’est pas gestante. Parfois, comme c’est arrivé il y a un mois, on perd une jument qui avorte. Il y a des moments difficiles, mais la plupart du temps ce sont de beaux moments », note M. Cayer-Richard.

D’ailleurs, lors de son passage, La Tribune a pu faire la rencontre de Cleveland Misska et Hershey, de jeunes pouliches d’à peine quelques jours. D’autres naissances étaient bientôt attendues.

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