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23 février 2016 - 09:15

Une recherche de Jacques Blaquière, généalogiste

GÉNÉALOGIE : Hardy, le domestique

L’ancêtre Jean Hardy, fils de Pierre Hardy et d’Isabelle Mihou de la paroisse St-François du Havre en Normandie, serait né entre 1642 et 1646. Jean Hardy a déclaré 20 ans au recensement 1666 et vivait à Sillery. Il était domestique dans la seigneurie de Denis-Joseph Ruette D’Auteuil, procureur général du Conseil souverain à Québec, soit le ministre de la justice de l’époque. Il ne faut pas considérer l’emploi de domestique comme on l’entend de nos jours : il s’agissait plutôt d’un titre générique qu’on donnait autrefois aux gens sans métier engagés au service d’une congrégation religieuse ou d’un riche propriétaire.

À cette époque, les employés étaient ni plus ni moins que des hommes et des femmes à tout faire. Les tâches à accomplir variaient considérablement : abattre des arbres et fendre du bois de chauffage, traire les vaches, sortir le fumier de l’étable, labourer les champs avec des bœufs, faire les semailles, faire les récoltes, ramasser les œufs des poules, les nourrir, transporter de l’eau au manoir, cuisiner du pain; aucune tâche ne pouvait échapper à un domestique même les plus répugnantes.

Quand on arrivait les mains vides et sans métier en Nouvelle-France, il fallait vite se trouver un  moyen de survivre en s’engageant auprès du premier employeur qui pouvait donner du travail. Avant la traversée, des recruteurs se chargeaient des contrats d’engagement. Un jeune domestique pouvait apprendre à gérer une ferme et finissait par obtenir la sienne car, après quelques années de loyaux services, un seigneur devait concéder une terre à son domestique à même l’étendue de sa seigneurie.

Se marier était aussi une nécessité. Jean Hardy avait jeté son dévolu une première fois sur Catherine Rivet, une fille du roi de son âge, arrivée en Nouvelle-France avec une dot appréciable et de l’instruction. Malheureusement, le contrat de mariage devant le notaire Romain Becquet a été annulé le 21 décembre 1665. On peut penser que Jean Hardy et sa belle étaient encore trop jeunes pour contracter mariage. Jean Hardy a déclaré 20 ans l’année suivante au recensement 1666. À l’époque, pour pouvoir se marier, il fallait avoir au moins 25 ans et être déjà établi sur une terre.

Jean Hardy s’était manifestement rajeuni pour obtenir son emploi chez Ruette D’Auteuil. On engageait rarement des domestiques âgés de crainte qu’ils deviennent rapidement improductifs et qu’ils tombent à la charge de leur employeur. Quoi qu’il en soit, Jean Hardy épousera une autre fille du roi, Marie Poiré, le 21 octobre 1669 à Québec. Il avait entre 23 et 29 ans à ce mariage. Déjà trop vieux pour être engagé comme domestique mais assez vieux pour se marier. Jean Hardy avait 39 ans au recensement 1681 à Neuville, 70 ans à son décès en 1715. Plusieurs familles Hardy du Québec descendent de Jean Hardy et Marie Poiré.

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