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18 août 2015 - 09:29 | Mis à jour : 13:43

GÉNÉALOGIE: Les rangs croches

Nous voyageons aujourd’hui à grande vitesse sur des autoroutes. Un voyage entre Montréal et Québec est réalisable en moins de quatre heures. Le premier chemin carrossable en Nouvelle-France fut construit sur la rive nord du Saint-Laurent entre Montréal et Québec. Il fallait environ sept jours de marche pour compléter le trajet. Il fallait coucher chez un habitant chaque nuit.

Nos vieilles routes sinueuses et nos rangs croches seraient le fait d’obstacles naturels ou de terres cultivées qu’il fallait contourner. C’est peu probable. La route était là bien avant la terre. En fait, les premières routes du Québec étaient des pistes tracées par les animaux sauvages. Ours, orignaux ou chevreuils furent nos premiers ingénieurs routiers. Les Amérindiens furent les premiers à emprunter ces chemins pour se déplacer d’un campement à l’autre. Ils savaient qu’ils trouveraient le long du trajet de quoi manger et des points d’eau pour s’abreuver. Les animaux sauvages battaient ces pistes pour les mêmes raisons.

Puis les premiers colons européens ont commencé à élargir ces sentiers naturels pour y faire passer des bœufs et des chariots. Les militaires étaient souvent mis à contribution pour agrandir ces chemins. On voulait que l’armée puisse se déplacer plus rapidement d’un endroit à l’autre en cas d’attaque.

L’entretien des chemins n’a jamais été une sinécure. Dès que les champs défrichés s’agrandissaient, les habitants avaient la responsabilité de l’entretien de leur bout de chemin. Il fallait aussi nommer des gardes-barrières pour refermer ou réparer les clôtures. Combien de champs de blé ont été piétinés par les bestiaux des voisins à cause de voyageurs qui négligeaient de refermer les clôtures! Les barrières des chemins au bout des terres furent les ancêtres des péages de nos autoroutes; elles usaient tout autant de la patience des voyageurs. Paraît-il que le chemin qui menait de la Rivière-Ouelle à la Baie des Chaleurs était en si mauvais état au printemps que les chevaux prenaient le mors aux dents dès qu’on les forçait à s’y engager.

Ce n’est pas d’hier qu’il y a des nids de poules sur les voies publiques. En hiver, la plupart des chemins de campagne étaient complètement fermés à la circulation et c’était l’isolement total pour les habitants. De nos jours, nos vieux chemins de campagne longent encore les parcours séculaires tracés par les animaux sauvages. Ce n’est pas pour rien qu’il y a tant de collisions avec les cerfs et les orignaux sur les routes. C’est leur instinct naturel qui pousse ces bêtes à toujours suivre les mêmes pistes pour aller se nourrir et pour trouver à boire.

L’humain n’a rien inventé sur les routes du Québec; il ne fait que circuler dans les sentiers battus par les animaux sauvages. Il lui arrive même de tuer accidentellement ces piétons sur leur trottoir ancestral.

Pour des suggestions ou pour s’inscrire aux Beaux dimanches en famille : Société généalogique de Richmond ([email protected]).

 

 

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