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J’ai vu la bande-annonce du film L’Empreinte dans lequel Roy Dupuis joue un rôle et on sait que ce dernier s’est déclaré Indien à l’émission Tout le monde en parle de Guy A Lepage. Gilles Vigneault dit les choses autrement dans sa poésie. Jack Monoloy aimait une blanche, Jack Monoloy était indien, il la voyait tous les dimanches, mais les parents n'en savaient rien. La Blanche se nommait Mariouche un surnom affectueux pour Marie et elle aimait son Jack. Et Jack l’aimait tout autant en gravant son nom au couteau dans l’écorce d’un bouleau.
Quel amoureux n’a jamais exprimé son amour de cette façon séculaire ? On apprend plus loin dans la chanson que Mariouche est destinée à un homme de sa race au grand désespoir de l’amoureux éconduit qui « est à sa peine ». Finalement, Mariouche est tellement déterminée à vivre avec son Amérindien que ses parents la placent au couvent. Vigneault évite de parler de suicide et laisse croire plutôt à un accident de Jack Monoloy qui se noie en sautant les rapides avec son canot d’écorce.
Cette triste histoire fut le lot de nombre de femmes en Nouvelle-France et ce n’est pas d’hier qu’on punissait ainsi les femmes qui osaient aimer un prétendant autre que celui destiné par les hommes d’affaires de la famille. Si aujourd’hui nous allions vivre en Italie, nous serions des Italiens tout comme les Italiens qui sont venus vivre ici sont devenus des Québécois. Or, comment se fait-il que nous ne soyons pas des Amérindiens puisque nos ancêtres sont venus s’établir dans leur pays?
Il y a une explication à cette méprise de nos ancêtres de la Nouvelle-France qu’on retrouve dans les dispositions de l’église catholique envers la nation amérindienne qu’on considérait comme « sauvage, sans culture et sans âme ». Selon la culture française de l’époque, il y avait une sorte de honte religieuse à s’identifier aux Amérindiens et à créer des familles avec ces personnes.
L’humain étant ce qu’il est, aucune église quelle qu’elle soit n’aurait empêché un Jack Monoloy d’aimer une Mariouche sauf que notre église a tout fait pour occulter ces unions, non seulement entre blancs et Amérindiens, mais aussi entre catholiques et protestants. Un décret royal du monarque de France imposait l’église catholique comme seule et unique gouvernement de la colonie et on ne souhaitait seulement que des catholiques de religion et des Français de culture en Nouvelle-France d’où la nécessité d’assimiler la nation hôte. Les Québécois sont tous Amérindiens depuis longtemps.
Pour des suggestions ou pour s’inscrire aux Beaux dimanches en familles : Société généalogique de Richmond ([email protected]).