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15 novembre 2010 - 08:23

Les Glaneuses de Windsor cessent leurs activités après 17 ans de moissons et de récoltes

Windsor (RC) – C’est durant la première semaine de novembre que les Glaneuses étaient présentes à la Caisse Desjardins de Windsor pour leurs trois jours de vente annuelle. Il s’agissait cependant de leur dernière présence à cet endroit puisque le groupe a cessé ses activités au terme de cette période de vente auprès de la population.

Les Glaneuses ont œuvré durant 17 ans au profit de ce qui est devenu au fil des temps et des changements le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) du Val-Saint-François. Pour les dames bénévoles de ce regroupement, l’objet de l’implication a toujours été celui de « l’hôpital Saint-Louis » et, principalement, du service d’urgence mineure qui demeure en place dans ce qui est devenu au sein du CSSS « l’Installation Windsor » qui regroupe dans un même lieu le centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD), le centre local de services communautaires (CLSC) et le service d’urgence mineure.

C’est Agathe Martel, alors membre du conseil d’administration du « Centre hospitalier Saint-Louis » qui a initié l’idée d’apporter un support monétaire à « l’hôpital » au moment où la réforme de la santé s’apprêtait à se mettre en marche dans l’ensemble du Québec. Mme Martel a pu dès lors compter sur l’appui inconditionnel de Mme Liliane Pruneau, qui a rapidement rassemblé un groupe de femmes bénévoles. Agissant comme couturières ou tricoteuses, elles ont confectionné à partir de 1993 des pièces de vêtements et d’autres pour usage domestique, tenant des points de vente annuellement.

« Je nommerai personne pour ne pas en oublier, mais plusieurs bénévoles ont fait partie des Glaneuses durant plusieurs années. Mme Pruneau, décédée il y a quelques années, a été un moteur pour le groupe. Son départ s’est fait sentir alors qu’au même moment plusieurs de nos bénévoles se sont retirées pour des raisons d’âge ou de santé. Certaines sont encore avec nous, mais l’essoufflement et le manque de relève m’a amené à la décision de mettre fin à nos activités », précise Mme Martel, qui a occupe la présidence depuis le décès de Mme Pruneau.

Le départ de celle qui était la doyenne des Glaneuses est survenu au moment où le rayonnement de la Fondation du Centre de santé et de services sociaux s’est rattaché aux trois principales zones du Val-Saint-François, soit Richmond, Valcourt et Windsor. La présidente Agathe Martel tenait toutefois à ce que l’argent des récoltes annuelles soit directement versé au service d’urgence mineure de l’Installation Windsor. L’élargissement du mandat de la Fondation a possiblement contribué, dans une certaine mesure, à ralentir l’ardeur des bénévoles consacrée à une cause locale.

Informée récemment du départ des Glaneuses, la présidente de la Fondation du CSSS, Giselle Duval, tient à remercier les responsables et bénévoles du groupe pour tout le travail accompli durant les dix-sept dernières années. « Ces femmes ont contribué à soutenir financièrement le Centre de santé et de services sociaux. Des équipements et du matériel ont ainsi pu être acheté grâce à leurs efforts », considère Mme Duval.

Il est pour l’instant difficile d’obtenir un total précis de l’argent récolté depuis la naissance des Glaneuses. En se basant sur une moyenne de revenus pour les ventes annuelles de pièces confectionnées ou achetées, on peut avancer que le total des dons oscille de 15 000 $ à 20 000 $.
Les journées des 3, 4 et 5 novembre ont marqué l’étape finale des Glaneuses, heureuses de pouvoir compter de nouveau sur l’hospitalité de la direction et du personnel de la Caisse populaire de Windsor pour cette dernière vente annuelle, à laquelle s’ajoutera bientôt le tirage ultérieur d’une pièce d’artisanat. Ce tirage est l’occasion de souligner l’apport et l’encouragement de la population à l’endroit des bénévoles.

Mme Martel et ses collègues tiennent d’ailleurs à remercier tous ceux et celles qui ont soutenu leur travail durant dix-sept ans. Toutes les pièces invendues seront remises à la communauté de la Famille Marie-Jeunesse qui tisse des liens avec le Comité missionnaire de la paroisse Saint-Philippe. Quant à l’argent amassé, la présidente Agathe Martel compte insister pour qu’il soit dirigé vers le service d’urgence mineure.

Durant la période de vente annuelle, la présidente des Glaneuses, Agathe Martel, portait les vêtements traditionnels des glaneuses. Depuis le Moyen Âge, le glanage est un droit d’usage sur la production agricole, notamment en France et ailleurs en Europe. Après les moissons, le ramassage de la paille et des grains tombés au sol était concédé aux personnes démunies. Les glaneurs et glaneuses s’activaient à glaner pour ce qui était une tâche exigeante. La symbolique de cette pratique a été transposée à l’action des Glaneuses de Windsor qui, au fil de leurs patientes récoltes, ont toujours tenu à « travailler à l’ombre » des actions vouées aux services de santé, principalement au niveau de l’urgence mineure.

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