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26 septembre 2010 - 09:09

Délais d'attente et longs horaires pour les paramédics de Windsor

Windsor (RC) – En présence du paramédic Patrick Larochelle, qui agit comme porte-parole de ses collègues oeuvrant dans le secteur de Windsor, le député de Johnson, Étienne-Alexis Boucher, et la mairesse de Windsor, Sylvie Bureau, ont tenu un point de presse vendredi matin afin de dénoncer le manque de ressources en service ambulancier. Cette carence entraîne des délais d’intervention qui dépassent la norme établie, mais que semble vouloir ignorer le ministère de la Santé et des Services sociaux.

L’intervention du député et de la mairesse fait suite à la récente sortie de Patrick Larochelle sur la scène estrienne afin d’éveiller l’attention sur les difficultés auxquelles font face les paramédics de la région de Windsor. Une situation qui ne date pas d’hier puisque l’un des collègues de M. Larochelle, Donald Hébert, s’était adressé au conseil municipal de Windsor en 2006 pour faire état d’un manque de ressources déjà significatif.

« Pour l’exercice 2008-2009, l’Agence de la santé et services sociaux de l’Estrie a publié les standards du ministère de la Santé pour les temps de réponse. Nous devrions répondre aux appels d’urgence en moins de 8 minutes dans 80 % des cas selon la norme en zone urbaine. Ici, dans le secteur de Windsor, c’est l’inverse car pour 82 % des cas, nous ne pouvons pas répondre en moins de 8 minutes. Conscients de la situation, les gens du Ministère préfèrent changer la norme au lieu de corriger la situation que nous dénonçons depuis 2006 à l’effet qu’il manque d’ambulances à Windsor pour répondre aux demandes. On nous a fait des promesses depuis des années et ça dure encore. Faudra-t-il attendre un incident ? », se questionne Patrick Larochelle.

Carences confirmées
Attentifs aux problèmes des paramédics de Windsor, Sylvie Bureau et Étienne-Alexis Boucher ont tout d’abord pris soin de valider les données transmises auprès du Ministère et de l’Agence, ce qui leur permet d’apporter un appui éclairé auprès des paramédics.

« Le service ambulancier en Estrie, et particulièrement dans la zone de Windsor, manque sérieusement de ressources. L’Agence de santé et de services sociaux de l’Estrie a fait une demande d’ajout d’une équipe à 40 heures/semaine et d’un véhicule pour la zone Windsor. De plus, Windsor se qualifie pour avoir des horaires à l’heure, au lieu des horaires de faction comme c’est le cas actuellement. L’Agence réclame plus de ressources pour Windsor depuis 2006. Le cabinet du Ministre de la santé est incapable de nous donner des détails sur l’état de la demande. Les gens de la région ont pourtant droit à un service ambulancier de qualité », s’indigne le député de Johnson.

La mairesse de Windsor a pour sa part présenté les impacts de ce problème sur la population de sa municipalité. « La ville de Windsor est en plein développement ; en plus d’accueillir des jeunes familles, les aînés souhaitent de plus en plus demeurer dans leur milieu de vie. Il est inacceptable que Windsor ne reçoive pas les services de santé auxquelles elle a droit », a déclaré Mme Bureau.

Appels croissants et horaires difficiles
En fait, si l’accroissement des jeunes familles est manifeste à Windsor et dans les municipalités limitrophes, le nombre de personnes âgées croît également, ce qui suscite plus souvent l’intervention des paramédics. « À toutes les années, le nombre d’appels augmente, les débordements d’horaires sont devenus hebdomadaires ; les ambulanciers de Sherbrooke et Richmond interviennent fréquemment à Windsor parce que nous sommes sur un autre appel. L’équipe de Windsor s’épuise ainsi que nos collègues des zones avoisinantes », observe Patrick Larochelle, qui note les appels d’urgence se chiffrent à 900 annuellement. En 1991, 300 appels étaient logés par an et depuis, la hausse a été graduelle.

Le manque de ressources se fait sentir de plus en plus. Patrick Larochelle a décrit son horaire de travail qui est celui de ses trois autres collègues. C’est l’horaire « 7-14 » qui réfère à sept jours de travail et disponibilité 24 heures sur 24 suivi de sept jours de congé.

« C’est comme un pompier volontaire qui attend les appels à la maison. Les délais de réponse sont ainsi allongés du fait que l’on se trouve à la maison et non dans notre ambulance à attendre les appels. Il y a aussi le fait que nous sommes souvent à Sherbrooke quand un appel survient, ce qui allonge aussi le délai. De Sherbrooke au CHUS Fleurimont, les temps de réponse le plus rapide pour nous est de 16 à 17 minutes. Les citoyens des grands centres urbains comme Sherbrooke, Montréal ou Drummondville ont des ambulanciers qui demeurent dans leurs véhicules, prêts à intervenir immédiatement sur la base d’un horaire de travail de 40 heures par semaine. À Windsor, Richmond, East Angus, Asbestos et Valcourt, les ambulanciers sont assis chez eux à attendre des appels 24 heures sur 24. Les délais sont ainsi allongés de 5 à 10 minutes pour ces zones. Quand on sait que chaque minute représente 10 % moins de chance de réanimer une personne en arrêt cardio-respiratoire, le calcul est facile », considère Patrick Larochelle.
Pour l’immédiat, le champ d’intervention auprès du Ministère est du côté de l’Agence de la santé et du député Étienne-Alexis Boucher. L’Agence a ciblé trois zones prioritaires, dont celle de Windsor, qui ont besoin d’une ambulance et d’une équipe supplémentaire sur une base de 40 heures par semaine. Des demandes pour les zones d’East Angus et de Sherbrooke sont aussi sur le bureau du ministre Yves Bolduc. Le député de Johnson verra pour sa part à intensifier les démarches auprès du gouvernement.

 

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