Windsor (RC) – Bien que plusieurs commerçants comptent sur l’appui de la Chambre de commerce régionale de Windsor dans l’éventualité que le stationnement soit interdit sur la rue Saint-Georges, l’organisme d’affaires a choisi pour l’instant de ne pas prendre position, mais plutôt de se baser sur les détails de la rencontre qui aura lieu mardi entre les élus municipaux et des responsables de la Direction de l’Estrie du ministère des Transports du Québec (MTQ).
La présidente de la Chambre de commerce régionale, Suzanne Grimard, considère qu’il s’agit d’un dossier complexe qui implique à la fois les commerçants et les industriels. « Nous attendons cette rencontre avant de prendre position parce qu’il y a plusieurs aspects dont il faut tenir compte, à commencer par les normes gouvernementales qui relèvent du ministère des Transports. Nous savons déjà que la largeur de la rue n’est pas conforme aux normes en vigueur, mais c’est ainsi depuis des années. Est-ce que la Ville a un pouvoir de décision ? Au niveau des assurances, est-ce qu’il y a un risque de poursuite si un incident grave se produit ? Ce sont des questions qui devront être traitées lors de la rencontre entre Ministère et les élus, sans oublier la part d’information pouvant provenir des avocats au sujet des aspects légaux », retient Mme Grimard.
En fait, comme c’est le cas pour de nombreux dossiers où la sécurité doit être prise en compte, celui de la rue Saint-Georges n’y échappe pas et ramène sur la table la part des pouvoirs décisionnels qui impliquent selon les cas le gouvernement, les MRC, les villes et les municipalités. La mairesse de Windsor, Sylvie Bureau, qui a informé le journal en début de semaine de la tenue de la rencontre prochaine avec le MTQ, a fait mension au passage de certains aspects reliés au dossier, dont celui de la sécurité. « C’est un peu comme le barrage à La Poudrière ; le Ministère nous indique qu’il y a une faille et qu’il faut la réparer, même si les chances que le barrage s’effondre sont extrêmement minimes. C’est une réparation de plusieurs centaines de milliers de dollars qui incombe à la Ville, sauf que nous ne pouvons prendre des risques au plan de la sécurité », observe Mme Bureau.
Une rencontre à venir pour les commerçant et les industriels
C’est donc au terme de la rencontre de mardi prochain que la Chambre de commerce régionale de Windsor sera en mesure de se positionner dans un premier temps. L’étape suivante sera celle de la rencontre que la Ville tiendra à l’intention des commerçants, mais aussi des industriels. Alors que plusieurs commerçants manifestent du mécontentement et des craintes face aux pertes de clientèles résultant de l’interdiction de stationner devant les commerces, les propriétaires d’entreprises et d’industries ont aussi les yeux tournés vers la Saint-Georges.
À titre de présidente de la chambre régionale, Suzanne Grimard dit comprendre les appréhensions des commerçants, mais celle qui partage avec son mari la bonne marche de l’entreprise Papiers Grimard, installée au parc industriel, est bien au fait que l’étroitesse de la rue Saint-Georges et le trafic lourd à la hausse suscitent d’autres sons de cloche. « À chaque semaine, des chauffeurs de camions nous disent qu’ils n’aiment pas circuler sur la Saint-Georges. C’est aussi le cas pour beaucoup de citoyens qui trouvent également que la rue est trop étroite. Pourtant, cela fait des années que c’est ainsi sans qu’un incident fâcheux se produise, à part les accrochages de rétroviseurs », note en souriant Mme Grimard.
En bout de ligne, la présidente de l’organisme d’affaires réserve son appui aux commerçants, mais elle tient compte que le dossier du stationnement sur la rue Saint-Georges pourrait engendrer un choix d’alternatives. Parmi elles, la perspective d’une voie de contournement refait surface, tout comme la bonne vieille histoire des poteaux de téléphone que personne n’a encore réussi à enfouir au temps opportun. Pour l’immédiat, la Chambre de commerce régional de Windsor attend ce qui ressortira de la rencontre de mardi, ce qui n’empêche pas les commerçants de prendre position.
Suzanne Grimard, présidente de la Chambre de commerce régionale de Windsor.