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Windsor (RC) – Atteinte de la sclérose en plaques depuis 1990, une résidante du secteur Saint-Gabriel à Windsor, Pâquerette Gagné, entreprend une campagne de levée de fond afin de financer son opération prévue pour le 15 décembre à l’hôpital Toduko située à Sofia, capitale de la Bulgarie.
Pour l’immédiat, la dame profite de l’appui de la directrice de la chorale Entre Nous, Gemma Gagnon, qui tiendra un récital au bénéfice de Mme Gagné, possiblement vers la fin de l’automne prochain. Une amie de longue date qui travaille à la Banque nationale de Windsor, Sylvia Daigle, supporte la démarche et veillera au compte qui a été ouvert à la succursale afin d’y cumuler les dons en argent.
Pâquerette Gagné a pris le temps de réfléchir et de mesurer ses chances face au voyage qui l’amènera en direction de l’Europe. Elle aurait pu choisir l’Inde ou la Pologne pour être opérée, mais l’hôpital bulgare érigé par des Japonais offrait une date appropriée et aussi une réputation qui inspire confiance.
Que ce soit en Bulgarie ou dans un autre pays, la décision repose avant tout sur une nouvelle avenue qui, depuis à peine quelques années, attire l’attention de celles et ceux qui sont aux prises avec la sclérose en plaque. Cette avenue origine des recherches et constatations d’un docteur Italien, Paolo Zamboni, desquelles la sclérose en plaques est associée à un blocage pouvant résulter principalement d’une malformation des veines jugulaires et azygos. L’opération consiste à procéder à une angioplastie afin de favoriser la circulation et de drainer convenablement le système nerveux central.
« J’ai été atteinte par la sclérose en plaques à l’âge de 34 ans, en 1990. À partir de là, j’ai traversé les phases de la maladie qui conduisent à des pertes de motricité et à d’autres symptômes physiques qui réduisent mon autonomie. Je dois utiliser depuis trois ans une marchette et je suis incapable de vaquer à des occupations quotidiennes. Par chance le CLSC m’aide pour l’entretien et les repas, mais le temps passe et j’en suis à une étape où il n’y a plus de possibilité d’envisager une certaine stabilité », constate Pâquerette Gagné.
La Bulgarie ou l’attente
La possibilité qui s’offre outre-mer est l’objet de reportages témoignages qui éveillent de plus en plus l’attention des gens atteints par la maladie. Au Québec, le Collège des médecins a toutefois décidé de s’en tenir à la médication prescrite selon l’état de chaque patient. La position s’applique également aux autres provinces canadiennes pendant que les autorités médicales mesurent l’effet réel des opérations qui se pratiquent en Asie et en Europe. Pour les responsables de la santé, le travail du docteur Zamboni s’avère intéressant mais doit être validé rigoureusement par des recherches scientifiques
« Rien n’a encore été testé ici et les études pourraient s’échelonner sur trois ans. Ce que je retiens entre autre de cette position, c’est que pour le Québec seulement, 75,000 personnes sont atteintes de la sclérose en plaques. Dans le cas où l’opération pourrait être pratiquée ici, cela exige de passer une échographie, ce qui pourrait risquer d’engorger le système. C’est une hypothèse qui circule, mais je constate que je dois faire face à un temps d’attente indéterminée pour une échographie. J’ai 55 ans et après avoir mûrement réfléchit, j’ai fait les démarches nécessaire pour me faire opérer en Bulgarie, d’autant plus que les frais englobent l’échographie, » soutient Mme Gagné.
Les préparatifs, l’opération et la convalescence englobent une période de cinq jours. Les frais du voyage et de l’hospitalisation s’élèvent à 15 000 $. Vivant seule depuis le décès en 2004 de son mari, Aimé Marceau, atteint par la sclérose latérale amyotrophique (maladie de Lou Gehrig), Pâquerette Gagné se tourne vers une levée de fonds qui lui permettra d’atteindre le montant nécessaire pour son opération. Avec le soutien de proches et d’amis, elle verra au cours des prochaines semaines à solliciter la générosité afin que l’espoir d’une amélioration concrète puisse enfin se produire.