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Windsor (RC) – Sans vraiment s’en rendre compte au départ, Roxanne Vallières a été l’une des premières personnes à Windsor et en région à se tourner vers l’adoption. Cette nouvelle avenue progressait dans les grandes villes déjà habituées aux flots successifs de l’immigration. À la fin des années 1990, on pouvait compter sur le bout des doigts les quelques Noirs et Asiatiques qui demeuraient à Windsor et même encore aujourd’hui, ce n’est pas la foule.
Mais la couleur de la peau et la nationalité importaient peu pour Roxanne Vallières, du moment que ce soit un enfant avec son regard, son sourire et même ses pleurs. La jeune femme rêvait d'avoir des enfants depuis qu’elle était elle-même enfant. Autrement dit, elle aime les enfants au passé, au présent et au futur. Accréditée en service de garde depuis 17 ans, c’est dès la jeune vingtaine qu’elle a commencé à garder des enfants chez elle.
Les années s’écoulaient sans qu’elle réussisse à tomber sur le gars parfait ; celui capable de l’aimer et d’aimer les enfants le temps d’une vie en famille. Plus le temps passait et plus l’urgence d’avoir un enfant se faisait sentir.
« Je ne me considère pas comme une personne facile à vivre. Ceux qui me connaissent savent que j’ai du caractère. Je préfère être authentique et ce qui compte avant tout pour moi, c’est les enfants et la famille. Le fait de ne pas réussir à trouver un compagnon s’est avéré un échec durant une certaine période jusqu’à ce que je fasse un choix, celui d’accepter d’être une mère monoparentale. C’est à partir de là que mon plus grand échec est devenu ma plus grande richesse. »
Le vent tourne en 1999 lorsque que Roxanne Vallières débute des démarches d’adoption. La Chine est alors une option possible et c’est au mois d’octobre qu’elle s’envole vers ce pays en compagnie de sa mère. Elle revient au Québec au début du nouveau millénaire avec sa première fille, Maggie, qui avait alors seize mois. La joie est à son comble et dès lors, la vie de Roxanne prend tout son sens.
Quatre ans plus tard, elle décide d’accroître sa « monoparentalité » et entreprend à nouveau des démarches du côté de la Chine. Elle revient au mois de mai avec Théo, qui n’a que sept mois. Près d’un mois après cette deuxième adoption, Roxanne Vallières constate que son jeune enfant est aux prises avec plusieurs handicaps. « Théo souffre de déficience moyenne, d’épilepsie, de paralysie cérébrale légère et d’un déficit d’attention. Au moment de l’adopter, je savais qu’il avait quelque chose sauf que lorsque que je l’ai vu, c’était déjà mon enfant. »
Celle qui est connue de plusieurs à Windsor pour ses implications communautaires était ainsi comblé par ses deux enfants et continuait d’offrir son service de garde. Puis vint le temps où les conditions d’adoption commencèrent à être plus difficile. Flairant l’éventualité de plus être éligible à de nouveaux critères, Roxanne Vallières décida de mettre l’accélateur et d’y aller sans tarder pour une troisième bambin. C’est ainsi qu’au mois de février de la présente année, elle revenait de Chine avec son « bébé neuf », comme elle la nomme tendrement la petite Chloé qui n’a que 26 mois.
Au fond, c’est la fête des mères à toujours pour Roxanne Vallières qui n’hésite pas à le dire : « Je sais où je m’en vais ; ma vie, c’est mes enfants ! »