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5 mars 2009 - 09:15

La Caravane de la tolérance de passage au Tournesol de Windsor.

Windsor (RC) – Trois animatrices de la Fondation de la tolérance ont été présentes récemment durant toute une semaine à l’école secondaire du Tournesol. Par le biais des ateliers interactifs qui se tenaient dans l’une des salles de classe de l’école, les animatrices Maude Fauteux, Caroline Nantel et Nathanaëlle Vincent se sont adressées successivement à des groupes d’environ une vingtaine d’élèves de premier et deuxième secondaire. Leur but était de les sensibiliser aux comportements à travers lesquels se manifestent les nombreuses facettes de l’intolérance et des préjugés.

Sur son site Internet (www.fondationtolerance.com), la Fondation rappelle ses bases socio-éducatives à but non lucratif créées en 1996, en appui à l’Année des Nations unies pour la tolérance : « Des citoyens courageux de toutes origines ont mis sur pied cet organisme parce que les stéréotypes, les insultes, les préjugés, les plaisanteries, de même que l’exclusion sur l’apparence physique, l’appartenance à une minorité, à un groupe, le sexe, l’orientation sexuelle, l’origine ethnique ou nationale, la langue, la religion, l’âge, le handicap, la condition économique, la condition sociale, les convictions politiques, la condition de santé, l’état civil, le lieu de résidence, etc., sont autant de manifestations individuelles d’intolérance auxquelles nombres de personnes sont quotidiennement soumises. »

En milieu scolaire, les foyers qui alimentent l’intolérance sont également multiples et, comme partout ailleurs, ils entraînent des moments et conditions difficiles pour les personnes qui en sont victimes. La disparition depuis le 10 février d’un jeune résidant d’Alma âgé de 14 ans, David Fortin, est encore considérée par la Sûreté du Québec comme une fugue de laquelle l’exclusion en milieu scolaire apparaît comme une cause significative. Les animatrices ont retenu ce cas lourd de conséquence, mais d’autres aussi où l’intolérance et les préjugés s’incrustent plus subtilement, à la fois au plan individuel et social.

« Il y a l’exemple du gars qui décide de porter un t-shirt rose à son école. Il s’agira que quelques personnes se moquent de lui et fassent des remarques désobligeantes pour que l’adolescent vive une forme d’intolérance. Bien d’autres étudiants ne porteront pas de rose par crainte des réactions. C’est ainsi que les préjugés se manifestent et persistent. Dans certaines circonstances, les jeunes ne veulent pas dénoncer par peur de «stooler». Il y a toutefois une différence entre le fait de dénoncer et de moucharder. C’est à ce niveau que se situe notre travail », précise Maude Fauteux.
L’animatrice et d’autres collègues parcours ainsi le Québec à bord de la Caravane de la tolérance, qui est l’activité phare de l’organisme dont la mission est de sensibiliser et d’informer, principalement les jeunes, des dangers inhérents des préjugés, des exclusions sous toutes les formes et de l’intolérance. Constituée d’une exposition itinérante et interactive, la Caravane permet aux jeunes ainsi qu’aux adultes de s’exprimer sur les préjugés, la discrimination et les conséquences tantôt anodines ou extrêmes de l’intolérance. À l’adresse des étudiantes et étudiants de premier et deuxième secondaire, la Caravane a accentué la portion interactive, ce qui permet de stimuler en groupe la connaissance, la discussion et la réflexion à l’aide des outils visuels et de l’information dont disposent les équipes d’animation.

C’est l’enseignant Reynald Dionne, animateur de vie spirituelle et d’engagement communautaire au Tournesol, qui a fait en sorte que la Caravane soit de passage à Windsor. « Nous sommes tous très satisfaits des résultats. C’est un moyen efficace de rappeler aux élèves combien il est facile de tomber dans les pièges de l’intolérance et de la discrimination. Il s’agit souvent d’un tout petit nombre de personnes qui font de l’intimidation. Ces comportements résultent la plupart du temps d’un milieu familial où se manifestent l’intolérance et la violence. Des jeunes peuvent ainsi s’imposer auprès des autres élèves sauf qu’une fois à l’âge adulte, ils font face à des problèmes qui les exclus d’une vie saine et ouverte sur le monde », considère M. Dionne.

Appelées à intervenir à la fois dans les milieux urbains et ruraux ainsi que ceux qui englobent les deux caractéristiques, les trois animatrices présentes à Windsor n’ont pas noté de différence avec d’autres écoles. Là où le milieu scolaire en zone métropolitaine doit composer avec les facteurs de la diversité ethnique, celui du Tournesol reste encore imprégné des valeurs et jugements d’une communauté passablement homogène. Parmi les préjugés et intolérance qui peuvent être retenus, celui de l’homophobie suscite encore des réactions négatives, surtout chez les garçons.

Le passage de la Caravane à Windsor incitera peut-être certain à un peu plus de tolérance et de compréhension. Par ailleurs, les ressources disponibles, comme Tel Jeune ou Jeunesse Atout au plan local et régional, demeurent des points d’aide et de références. 



Répartis par groupe, tous les élèves de 1er et 2 secondaire ont pris part aux activités interactives de la Caravane de la tolérance.
 

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