GÉNÉALOGIE: Un air de familles

Personne ne reste indifférent aux talents des familles qui s’inscrivent à cette émission de télévision animée par Patrice Lécuyer. Dans la plupart des familles québécoises, on trouve des talents autant pour la musique que pour le chant. Ces dons viennent de loin.

Nos ancêtres québécois des 17e et 18e siècles ne pouvaient pas bénéficier autant qu’aujourd’hui de moyens modernes de communication comme le téléphone, la radio, la télévision et l’internet. Ils n’avaient même pas l’électricité. En hiver, c’était l’isolement total le plus complet dans plusieurs agglomérations. Et les hivers n’étaient pas moins longs que ceux d’aujourd’hui. C’est seulement la génération des inventeurs comme Joseph Armand Bombardier à Valcourt qui a permis au siècle dernier de briser cet isolement hivernal parfois funeste pour les personnes.

Avant cette époque, la plupart des grands chemins restaient impraticables durant tout l’hiver. Que faisaient donc nos ancêtres pour briser l’ennui hivernal qui ne manquait pas non plus de les démoraliser? Ils se réunissaient entre proches voisins, mangeaient, chantaient et dansaient.

Le talent musical des Québécois vient de loin. En 1607, à Port-Royal en Acadie, Samuel De Champlain fondait le premier club social de l’Amérique. Il s’agissait de l’Ordre du Bon Temps pour les hivernants acadiens. Le but de Champlain était d’initier les colons aux plaisirs de la table et de leur offrir par la même occasion une occasion de se désennuyer ensemble. Chacun à tour de rôle devait apporter sur la table du gibier et des bons mets à partager avec les autres. Il y avait une concurrence amicale entre les colons de qui ferait mieux que l’autre à chaque rencontre et une surabondance de gibiers de toutes sortes à partager.

C’est aussi dans des réunions sociales de ce genre que nos ancêtres ont commencé à jouer d’un instrument de musique, à chanter et à danser pour agrémenter leurs festins. L’émission « Un air de famille » pourrait tout aussi bien s’intituler « Hommage aux talents légués par nos joyeux ancêtres de la Nouvelle-France ». Ce talent ancestral est maintenant évident et agréable à entendre à la télévision.

Jacques Blaquière,  [email protected]