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Était-elle la seule? Je ne crois pas. Maman est née en 1923 et sa naissance fut déclarée illégitime par l’Église catholique. Qui alors, faute d’une église charitable et chrétienne, l’aurait protégée pour alléger sa vie terrestre illégale devenue fardeau et péché coupable de sa mère? Au contraire, l’Église a toujours frappé sur les faibles et sur les pauvres pécheurs pour exercer son pouvoir, son pouvoir strictement et exclusivement humain qu’on se le dise.
Depuis le premier millénaire après la naissance du premier bâtard connu de l’histoire chrétienne, né sans père d’une Sainte Vierge célibataire. Les femmes ont dû procréer à outrance dans le mariage obligatoire pour satisfaire l’église et le Roi Catholique qui les voulait constamment enceintes et surtout, pauvres et misérables. Façon religieuse de peupler rapidement le royaume ou la colonie et d’occuper le territoire des richesses royales et cléricales avec des sujets fabriqués à bon marché. Si ces femmes s’avisaient de procréer en dehors d’un mariage contrôlé par le clergé, elles étaient rien de moins que des traînées et leurs enfants des bâtards.
Bâtard, un qualificatif qui servait aussi de patronyme dans les registres anciens d’églises catholiques chrétiennes : « J’ai baptisé Joseph Bâtard, fils de père inconnu… » Puis le Saint-Esprit a insinué aux prêtres de faire preuve d’empathie en utilisant graduellement dans les manuscrits le patronyme de leurs mères célibataires à la place de noms méprisants. On nommait autrefois les enfants nés dans la misère, parfois avorton, parfois bâtard, puis enfant illégitime et plus récemment enfant de parents inconnus.
Le progrès civilisé des écritures religieuses s’est accompli très lentement à travers des siècles interminables d’un pouvoir politique écrasant de l’Église catholique omniprésente et infaillible. La seule vraie religion dans le monde, disait-on autrefois; plusieurs ont été tués pour avoir prétendu le contraire.
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