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9 février 2019 - 04:02

Alexie Morin : l’œil croche, l’île bizarre, attention et vanité

Par Ralph Côté, Journaliste

 

N’eût été la chirurgie, la médecine moderne, je ne serais pas ici aujourd’hui. Je n’aurais pas publié de livre, je n’aurais pas de diplôme, d’amoureux ou d’enfant. Ce n’est pas une hypothèse, mais un fait.

 

Windsor (RC) –Au fil des décennies, des femmes et des hommes de la région de Windsor – jeunes et adultes – ont noirci des pages au crayon et au clavier. Pour écrire. Les résultats sont souvent aléatoires parmi lesquels se faufilent de bonnes moutures et, plus rarement, quelques pièces à retenir. Encore faut-il désigner ce qui est du roman, de la nouvelle, de l’essai, du conte, de la poésie et autres genres. Mais c’est avant tout de la littérature et de l’esthétique que Alexie Morin a ouvert son cœur et, au besoin, de fermer son cerveau.

À la mi-trentaine et mère d’un enfant, elle demeure à Montréal. Elle a grandit à Windsor, traversant l’école primaire, le Tournesol et le cégep pour ensuite s’installer à la métropole où elle est éditrice au Quartanier. L’un des oncles d’Alexie, Yvon, qui partage son temps avec son frère Richard à la Quincaillerie Windsor est heureux du succès de sa nièce. « J’ai apprécié son dernier ouvrage et aussi la sobriété de sa maison d’édition. Ça fait sérieux et élégant. »

Des domiciles et des lieux de travail, la quincaillerie est aussi l’espace des parents, des tantes et des oncles et les nombreux amis qui ont apprécié ce troisième ouvrage. « Alexie a toujours aimé écrire et lire. Il est certain que notre fille a eu des difficultés, mais nous l’avons toujours supporté dans des moments difficiles. C’est une fille qui a trouvé son chemin », considèrent sa mère et son père qui, tous d’eux, peuvent faire un clin d’œil à une grand-maman proche d’Alexie.  

De la fin de novembre jusqu'à décembre dernier, Ouvrir son cœura retenu l’attention de plusieurs médias. Christian Desmeules du Devoir et Chantal Guy de La Presse on rapidement assuré la couverture tandis que Claudia Larochelle du Téléjounal présentait « un récit qui s’inscrit dans la lignée de grandes auteures françaises, comme Simone de Beauvoir et Annie Ernaux ». Et quelque part les Frères Karamazon. De ces éloges s’ajoute Julie Lupien de La Tribune et son premier paragraphe bien campé : « En se racontant sans pudeur, dans sont plus récent livre, Ouvrir son cœur, Alexie Morin se pose des questions, réfléchit sur sa vie et analyse ses propres pensées. Avec des thèmes comme la honte et la mort, ce troisième écrit de l’auteure est un voyage de vie, une auto-critique et un descriptif de l’enfance vers l’âge adulte propre à l’auteure ».

Outre les épisodes liés à l’auteure, des lecteurs et lectrices provenant des  territoires de Windsor et Richmond auront l’occasion de visiter et de revisiter des lieux communs, dont la nouvelle usine de Domtar qui, en 1984, débutait sa première phase alors que naissait Alexie. D’autres paysages allaient s’ajouter vers la Goshen et le 11erang, des journées en famille à Melbourne, vers Sherbrooke et d’autres horizons parsemés d’anecdotes et de souvenirs. 

 

Prix des libraires du Québec 2019 

Après que les finalistes de la catégorie Jeunesse du Prix des libraires du Québec aient été dévoilés en date du 14 novembre dernier, la liste préliminaire des quatre catégories adultes a été annoncée. Dans la section roman québécois, Alexie Morin a été sélectionné pour Ouvrir son cœur.

Au menu, des œuvres parues au cours de la dernière année à découvrir ou à revisiter. Les noms des finalistes seront dévoilés au début du mois de février et les lauréats seront connus le 16 mai lors du Gala du Prix des libraires du Québec au Club Soda à Montréal.

 

Quatrième de couverture

Ce livre s'appelle Ouvrir son cœur. Le sujet de ce livre, c'est la honte. Ce livre raconte ma vie, des morceaux de ma vie. Il raconte la solitude d'une enfant, l'école peuplée de camarades qui savaient, eux, comment être des enfants, comment être un groupe, alors que je ne savais pas. Il raconte l'histoire de mon œil. Il raconte les chirurgies, la peur, et l'amitié fusionnelle et jalouse avec une petite fille lumineuse, que la mort guettait. Il raconte une adolescence atrabilaire et secrète. Il raconte une petite ville industrielle, son usine immense et inhumaine, aux allures de vaisseau générationnel, et l'été de terreur et d'hébétude que j'y ai vécu, avant ma fuite à Montréal, qui n'arrangera rien. En racontant, j'essaie de comprendre comment les souvenirs deviennent des souvenirs, les personnes des personnes, les livres des livres. L'instant présent est inconnaissable et le passé est perdu. Les souvenirs, les livres, les personnes se construisent en se racontant. En se racontant, ils se transforment. Rien n'est jamais fixé. Au bout de cette histoire se trouve la mort. Ce livre s'appelle Ouvrir son cœur. Le sujet de ce livre, c'est la mort. — Alexie Morin.

 

Vanité

Longtemps j’ai nourri le projet d’écrire ce livre. J’ai le titre depuis longtemps. Ouvrir son cœur. Le livre porterait sur les plus grands moments de vulnérabilité de ma vie. Il dirait, il ouvrirait ce sentiment terrible et étrange qui m’a habité si souvent. L’imminence des chocs.

 

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