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Brompton (RC) – C’est à l’occasion de la messe de Minuit en l’église Sainte-Praxède, qu’un hommage sera rendu à André Paradis, qui dirige la chorale paroissiale depuis 60 ans. Les membres du groupe et leur directeur débuteront les chants religieux et traditionnels dès 23 h 30, le 24 décembre.
Informé de cet hommage, André Paradis esquisse un sourire presque coquin, sans doute à l’idée que six décennies se sont écoulées depuis ce jour de l’année 1949 où le curé de la paroisse Sainte-Praxède, Philibert Ledoux, l’avait désigné pour prendre la relève du directeur de la chorale, qui était alors malade. Le jeune homme, qui n’avait que 21 ans, venait à peine de se joindre au groupe qu’aussitôt le curé lui confia un défi inattendu.
André Paradis n’était cependant pas en terrain inconnu. Né à Bromptonville d’une famille qui allait compter treize enfants, tous chantaient, incluant les parents. Son grand-père, Alfred Paradis, fut directeur de la chorale et sa grand-mère, Delma Leclerc Paradis, a fait retentir l’orgue de l’église durant cinquante ans. Sa mère, Florence Comtois, fut de la chorale des Dames de Saint-Anne. Son père, Ernest Paradis, a chanté dans la chorale et deux autres de ses enfants, Jacques et Thérèse, en font encore partie en compagnie de leur frère.
« J’ai été servant de messe à partir de sept ans et c’est ma grand-mère qui m’a appris les réponses en latin. À cette époque et jusqu’au début des années 1970, les messes étaient célébrées en latin et c’était ainsi pour les chants religieux. Ma connaissance du latin m’a beaucoup servi dès mon arrivée au sein de la chorale, tout comme lorsque j’étais servant de messe. C’était un temps bien différent d’aujourd’hui ; il y avait continuellement des messes, soit pour souligner le mois de Marie, le mois de Joseph ou d’autres célébrations religieuses, sans oublier les messes régulières et les funérailles. À partir de 13 ans, je participais à trois messes quotidiennes sur une base de six jours semaine », se rappelle André Paradis.
Le directeur de la chorale y va d’un autre sourire lorsqu’il compare cette époque à celle d’aujourd’hui, sans toutefois ressentir de la nostalgie. Il estime que le temps est ainsi et qu’il en va de même pour les changements qui s’y rattachent. « C’était comme ça à l’époque et maintenant que j’ai 81 ans, je me dis que c’est mieux ainsi. On se demande comment nous pouvions en faire autant, mais il faut aimer ça et il faut s’oublier. »
André Paradis ne s’est « oublié » qu’au sein de la chorale. Oeuvrant dans le domaine de l’assurance dont à titre de gérant durant plus de vingt années pour Assurance Métropolitaine à Sherbrooke, il s’est largement impliqué dans la communauté de l’ancienne Ville de Bromptonville, qui est depuis quelques années un arrondissement de Sherbrooke. Il est notamment le fondateur du conseil local des Chevaliers de Colomb parmi lesquels il a coordonné l’œuvre des paniers de Noël durant 28 ans. Il est aussi membre fondateur du Foyer de Bromptonville et membre du conseil d’administration qu’il a eu l’occasion de présider. Depuis 30 ans, il est au nombre des administrateurs de la Fondation de Mgr Jean-Marie-Fortier. Il y a aussi cette période déjà lointaine où il était pompier volontaire dans la brigade d’incendie.
L’une de ses implications dont il retient est celle de la campagne de levée de fonds pour la reconstruction de l’église Saint-Praxède, suite à l’incendie de 1988. Agissant comme président de la campagne, l’objectif était d’amasser 250 000 $ auprès des gens de Brompton et de la région. C’est en fait 400 000 $ qui furent recueillis et avec un don généreux de Kruger, l’orgue disparu en fumée a pu être remplacer par un autre Casavant doté cette fois de 32 jeux.
À la retraite depuis l’âge de 55 ans, André Paradis est à la fois père, grand-père et arrière-grand-père. Bien qu’il fasse de l’exercice physique sur une base régulière, l’homme n’affiche pas son âge réel. « Il est certain qu’il a plus de temps derrière que devant soi, mais j’ai encore le feu sacré. Je partage cet amour du chant avec 28 choristes et une fois par semaine, nous nous réunissons pour pratiquer. À travers nos activités, la messe de Minuit est toujours un moment particulier que nous partageons ensemble et encore cette année, nous avons hâte de présenter notre concert », d’ajouter M. Paradis.
Violons, orgues et Minuit Chrétien
Pour cette messe de minuit, trois élèves du Collège du Sacré-Cœur et leur professeur de musique, Andréanne Massé, accompagneront la chorale avec leurs violons tandis que Marc O’Rilley sera à l’orgue.
Aux présences des violonistes et de l’organiste s’ajoutera celle du ténor Bernard Tremblay. Auparavant membre de l’ex-Chorale Windsor qui était dirigée par Marie-Paule Chamberland, M. Tremblay se joindra à la chorale de la paroisse Saint-Praxède, notamment pour entonner le traditionnel Minuit Chrétien.