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16 février 2016 - 08:58

GÉNÉALOGIE: Nécessité fait loi !

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La guerre de l’Indépendance américaine (1775-1783) et la Révolution française (1789) sont des évènements qui ont largement contribué au peuplement de deux grandes régions : le Haut-Canada, majoritairement constitué de Britanniques anglophones protestants, aujourd’hui l’Ontario, et le Bas-Canada, majoritairement constitué de Canadiens francophones catholiques, aujourd’hui le Québec.

Le Bas-Canada fonctionnait encore selon le système féodal français de France, ce qui depuis 1763 déplaisait souverainement à l’élite anglophone des conquérants britanniques qui voulaient s’établir dans le Bas-Canada mais qui ne voulaient pas dépendre d’un seigneur catholique francophone. Pour mettre fin à ces frustrations, le Parlement britannique de Londres a décidé de créer plusieurs Townships dans les territoires non occupés (par des Blancs) du Bas-Canada, les Cantons de l’Est. Il était convenu que les terres de ce territoire seraient réservées en priorité aux soldats qui avaient prêté main-forte aux forces britanniques durant la guerre d’Indépendance américaine et aux familles loyalistes britanniques rejetées par les Indépendantistes américains qui immigraient en grand nombre au Bas-Canada.

Les premières terres furent offertes pour services rendus au régime britannique. Puis d’autres terres furent accordées plus tard pour la même raison après l’Invasion américaine de 1812. Comme le gouvernement britannique ne pouvait pas payer ses soldats en espèce, la distribution gratuite de grandes terres de cinquante acres dans les Cantons de l’Est servait à compenser ceux qui voulaient s’établir plutôt que de retourner dans leur patrie d’origine.

Avant leur recrutement quasiment forcé dans l’armée britannique, la plupart de ces soldats étaient des chômeurs ou de modestes artisans. Tous s’enrôlaient pour échapper à la misère. D’autres soldats étaient des mercenaires allemands, écossais ou irlandais qui n’avaient pas d’autre choix eux non plus que de s’enrôler dans l’armée britannique pour la même raison. Plusieurs survivants ont donc accepté une terre dans les Cantons de l’Est en guise de compensation pour leurs efforts de guerre. Ces gens n’ont pas renié pour autant leurs modestes origines, ni leurs croyances religieuses. Ils ont vite compris qu’il leur faudrait s’entendre sur leurs différences religieuses et se servir de leur talent artisanal pour vivre ensemble dans ce nouveau territoire.

Ainsi, le 25 juillet 1827, à Québec au temple presbytérien, Peter Brandt, autrefois de Peterhead en Écosse, épousait Elizabeth Barnard. Les nouveaux mariés sont venus s’établir immédiatement dans le canton de Shipton en Estrie. Comme aucun culte religieux en Estrie ne disposait encore d’un temple pour célébrer son rituel, Peter Brandt a construit sur sa terre une petite chapelle en bois rond. Cette chapelle qui ne portait aucun vocable particulier servait d’abri autant aux pasteurs anglicans, méthodistes et presbytériens qu’aux missionnaires catholiques qui pouvaient y recevoir leurs fidèles en alternance. Cette chapelle a pris feu en 1838. Le cimetière adjacent, terrain également donné par Peter Brandt, bien que fermé aux sépultures, existe toujours en forêt près de la route 116 à Cleveland. C’est le Brandt Hill Cemetery.

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  • Ma source était Annals of Richmond County, ces livres ne contiennent seulement que des anecdotes (on a dit, on raconte que...) et non pas des faits historiques. D'après les manuscrits originaux de l'époque, c'est le chemin qui donnait accès à la chapelle de la Mission catholique Sainte-Bibiane qui portait le nom de montée Brandt (Brandt Hill), chemin qui passait effectivement sur la terre de Peter Brandt qui avait légalement le devoir de l'entretenir comme c'était la coutume à l'époque pour tous les chemins ruraux. Le terrain de la chapelle et son cimetière était la propriété exclusive du diocèse catholique de Trois-Rivières et avait été acheté par contrat notarié à un monsieur Bernard de Melbourne à la demande de Mgr Signay, évêque de Québec et ne servait exclusivement que pour l'exercice du culte catholique. Ce terrain appartient aujourd'hui à la fabrique Sainte-Bibiane de Richmond. Des protestants y ont fait baptiser et ensevelir leurs enfants par le prêtre missionnaire catholique quand il était de passage mais aucun pasteur protestant n'a pu utiliser cette chapelle pour l'exercice du culte protestant. L'église anglicane Sainte-Anne de Richmond (alors Shipton) servait déjà pour le culte protestant depuis 1827. Jacques Blaquière, généalogiste

    Jacques Blaquière - 2019-07-04 00:21