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30 juin 2015 - 08:05 | Mis à jour : 6 juillet 2015 - 13:33

GÉNÉALOGIE: Chère tante Rose, (Rose Malenfant. 1941 - 1993)

Aujourd’hui, tante Rose, c’est la Saint-Jean-Baptiste, une très ancienne fête de France. Les Français du Québec en profitent pour se donner l’impression de fêter leur pays. Mais, vingt-deux ans après ton départ, tante Rose, on vit encore et toujours dans la province britannique du Québec.

Québec vient d’un mot amérindien qui signifie là où le fleuve rétrécit. Il n’y a pas que le fleuve qui rétrécit au Québec. Il y a la mémoire de notre réalité nationale, la vue de nos dirigeants politiques, le contenu de notre porte-monnaie et surtout notre fierté patriotique. Mes voisins ont le sens de la fête. Par une si magnifique journée, l’un joue de la tondeuse à gazon et l’autre joue de la scie à chaîne. Chacun fête à sa façon dans mon quartier si paisible de Richmond.

Ce matin, avant le début de la tabagie des voisins, j’écoutais siffler les pinsons et les merles dans tes branches. Je ne t’ai pas oublié tante Rose. Quand tu es décédée, j’ai planté un arbuste à ta mémoire dans ma cour. Tu es partie trop jeune et tu avais trouvé le moyen de me traiter de drogué de la généalogie avant ton départ. Une manière polie et franche pour me dire que le restant de la famille me prenait pour un fêlé. C’est le lot de la plupart des vrais généalogistes tante Rose.

J’ai admiré ta droiture d’où que je ne voulais plus jamais oublier une tante aussi franche. Je suis déménagé à Richmond en novembre 2009. Penses-tu tante Rose que j’allais t’abandonner à ton sort ? Oh! Que non. Tu étais devenue une belle jeune plante de seize ans. J’ai donc engagé un horticulteur pour te déménager avec nous. Le voyagement t’avait un peu magané les racines, mais aujourd’hui, en ce jour de perte de mémoire collective, tu es encore une belle plante qui pousse magnifiquement. Tes branches offrent l’hospitalité aux petits chanteurs ailés, mais les corneilles enragent de ne pas pouvoir s’y poser en toute sécurité.

Tu es toujours svelte et belle à regarder, tante Rose. Pour ne pas être en reste, nos amis les Anglais fêteront dans sept jours leur Coast to Coast national. On ne peut pas les blâmer, ils ont toujours voulu habiter une colonie britannique et rester au service de la monarchie. Nous, les Québécois, on est bien chanceux d’être orphelins de patrie. Dans ce qui nous servait autrefois de mère-patrie, on se croit maintenant en Angleterre tellement c’est devenu anglais.
Nos amis anglais nous aiment beaucoup. Ils sont venus nous le dire en personnes à grand renfort d’autobus après ton départ en 1995. Ils ont même traduit leur Coast to Coast en français. Ils disent qu’on peut maintenant vivre en français d’un Océan à l’Autre. Bien fins nos amis anglais, tante Rose, mais il ne faut pas rêver en couleur. Du moment qu’on sort du Québec, tout se passe encore uniquement en anglais.

Pour des suggestions ou pour s’inscrire aux Beaux dimanches en famille : Société généalogique de Richmond ([email protected]).

 

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