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3 juillet 2023 - 04:00

Consultation nationale sur le territoire et les activités agricoles

Une occasion historique de réaffirmer l’importance de notre garde-manger

Longueuil – L’Union des producteurs agricoles (UPA) partage la volonté gouvernementale de concilier durablement l’accès et la protection du territoire et des activités agricoles avec le développement rationnel des collectivités rurales et urbaines. Cette conciliation doit toutefois se traduire, au terme de l’exercice proposé, par un relâchement significatif de la pression exercée depuis toujours sur la zone verte. 

« La zone agricole cultivable ne représente que 2 % du territoire québécois. Elle est une ressource limitée, non renouvelable et essentielle à l’autonomie et la sécurité alimentaire des Québécoises et des Québécois, surtout à la lumière des changements climatiques. L’exercice que propose le gouvernement du Québec doit être vu comme une occasion historique de réaffirmer ce constat et d’élever la protection de notre garde-manger au rang de véritable priorité nationale », a déclaré aujourd’hui le président général de l’UPA, Martin Caron.

« Favoriser l’accès à la propriété des terres agricoles à nos relèves est la solution afin d’assurer de manière pérenne l’autonomie alimentaire du Québec, mais aussi la vitalité de nos régions. L’avenir de notre paysage rural dépend de la capacité de la nouvelle génération à accéder à la profession agricole et cela passe par la protection de nos terres », a ajouté Julie Bissonnette, présidente de la Fédération de la relève agricole du Québec et productrice laitière à l’Avenir au Centre-du-Québec. 

À l’heure actuelle, la zone agricole continue d’être grugée par l’étalement urbain, l’activité de spéculateurs financiers et immobiliers, les projets industriels et la construction d’infrastructures, notamment pour le transport. À témoin, et bien que le dézonage tous azimuts a diminué au cours des dernières années, plus de 9 000 hectares agricoles ont tout de même été sacrifiés à d’autres usages que l’agriculture ces cinq dernières années, dont 81 % sous la forme d’utilisations non agricoles (UNA) en zone verte (drainages de terrains municipaux, servitudes de passage, etc.). Ce recours croissant aux UNA est très préoccupant, car il ampute un territoire donné de ses activités agricoles sans pour autant procéder à un dézonage en bonne et due forme. 

Par ailleurs, une toute récente mise à jour du portrait des transactions foncières nous confirme aussi que 50 % des acquisitions par des entreprises, en zone agricole, ont été faites par des non-agriculteurs en 2022 (12 % en 2012). Cette intrusion non agricole en zone verte a des conséquences tant sur la valeur des terres qui continue de grimper en flèche, que sur leur disponibilité pour les agricultrices, les agriculteurs et la relève. 

La pression constante sur la zone agricole commande aussi une plus grande exemplarité de l’État dans toutes ses décisions d’aménagement et l’intégration, en toutes circonstances, du principe de « zéro perte nette », soit le maintien des superficies agricoles et des superficies forestières productives de même qualité, tant pour les projets à venir que pour ceux en cours. 

« Ces dernières années, le gouvernement du Québec a multiplié les mesures et les investissements pour faire croître l’autonomie alimentaire de la province. L’accès et la protection de la zone et des activités agricoles doivent aussi être à la hauteur. La consultation doit impérativement donner raison aux municipalités qui comprennent cette réalité et convaincre celles qui voient encore le territoire agricole comme une zone en attente de développement. Toutes les parties prenantes doivent partager et contribuer à une vision d’ensemble cohérente ainsi qu’à un aménagement durable du territoire. La protection de notre garde-manger doit continuer de primer en toutes circonstances », a complété Martin Caron.

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