Ulverton — Laissant de côté son devoir de réserve, l’ex-maire d’Ulverton, J.-Pierre Bordua, qui a assumé cette fonction de 2017 à 2021, a décidé d’intervenir dans la présente campagne électorale « devant l’avalanche de faits alternatifs circulant au village ». Le budget 2022 semble être au cœur de cette mésentente.

Selon lui, l’ex-mairesse d’Ulverton, France Bouthillette, a créé elle-même le climat malsain avant de démissionner de son poste le 21 décembre, quelques semaines après l’élection du 7 novembre.

« L’ex-mairesse avait de grands projets pour le village et, bien qu’on ne puisse guère être contre la vertu, il faut quand même comprendre que même la vertu a un prix. L’ex-mairesse a voulu hausser les taxes malgré les promesses faites en campagne et cette avenue n’a pas plu aux conseillers qui l’ont mise en minorité. C’est aussi simple que cela ! Si cela est le propre d’un climat malsain, j’aurais passé quatre années de climat malsain durant mon mandat de maire », soutient M. Bordua. 

Budget 

Le budget 2022 de la Municipalité d’Ulverton semble donc au cœur de cette mésentente entre les élus, ce qui a provoqué la démission de la mairesse et d’un conseiller. 

« L’ex-mairesse avait de bien beaux projets pour son village et nul ne peut contester cette prétention de sa part, mais lors de la préparation du budget annuel en novembre, elle a dû se rendre à l’évidence qu’avec le budget actuel, il était illusoire de rêver en couleur et de prétendre instaurer à Ulverton un centre culturel, des petits cafés et d’autres projets culturels », affirme M. Bordua.

L’ex-maire n’apprécie pas non plus le projet de la vente envisagée des actifs de voirie pour considérer une éventuelle sous-traitance en la matière, « ce qui mettrait la Municipalité dans un dangereux contexte d’incertitude et de dépendance. » 

Selon lui, si le maire est mis en minorité à la suite d’un débat, à savoir qu’un projet ne passe pas au conseil, il n’y a pas lieu de crier « au climat malsain » et de démissionner. 

« Un maire doit avoir un certain sens de l’humilité et d’accepter l’avis des conseillers et surtout de ne pas prendre leur vote comme une insulte personnelle », de dire M. Bordua, en ajoutant que si quelqu’un veut aller en politique municipale pour la « gloriole et la reconnaissance publique », il est carrément sur une autre planète. 

« Ainsi, la vision de l’ex-mairesse que semble soutenir un candidat au poste de maire aurait engendré un fort mécontentement chez les citoyens à la lecture de leur compte de taxes, surtout dans le contexte d’inflation actuel où les prix flambent et le contenu du portefeuille se réduit comme peau de chagrin », mentionne-t-il.

Donc, selon lui, il semble vain et illusoire de proposer aux citoyens d’Ulverton d’investir dans des activités qui, pour finir, « profiteraient (comme la patinoire du centre communautaire) plus aux gens de l’extérieur qu’aux résidents. »

« Cette mise au point me semblait nécessaire compte tenu de toutes les inepties qui ont été véhiculées dans les derniers mois sur la démission de l’ex-mairesse. N’est pas martyr qui veut », termine-t-il.