Val-Saint-François — La MRC du Val-Saint-François souhaite utiliser un ancien site d’enfouissement, situé sur le chemin Keenan dans le Canton de Melbourne, pour y installer 10 000 panneaux solaires produisant jusqu’à sept mégawatts d’électricité. Le terrain en question de 32 acres est toutefois situé en zone agricole. 

Dans son appel d’offres, qui se termine le 3 octobre prochain, Hydro-Québec exclut la réalisation de tout projet en zone agricole.

La MRC souhaite donc qu’Hydro-Québec puisse revoir ses critères pour permettre la réalisation du projet.

Le 18 juin dernier, le conseil des maires du Val-Saint-François a adopté une résolution demandant à Hydro-Québec de modifier les critères d’admissibilités afin de permettre l’implantation de projets de centrale d’énergie solaire sur des terrains en zone agricole sans potentiel de culture.

Chez Hydro-Québec, pas question de modifier l’appel d’offres. « Pour cet appel d’offres, nous avons exclu la réalisation de tout projet en zone agricole et nous nous devons de respecter les règles d’attribution qui sont déjà en place », souligne Cendrix Bouchard, porte-parole chez Hydro-Québec.

Les règles ne seront donc pas modifiées. « Cependant, nous allons communiquer avec la MRC du Val-Saint-François pour leur donner plus d’explications. C’est dans les plans. Mais les règles qui régissent l’appel d’offres vont rester », ajoute de façon catégorique le représentant d’Hydro-Québec. 

En fait, la MRC pourrait s’adresser à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) pour un changement de zonage. Il s’agit toutefois d’un long processus qui ne pourrait se régler avant la date limite du 3 octobre.

« Même s’il est situé en zone agricole, c’est un terrain qui n’est pas utilisable à des fins agricoles. Donc, pourquoi ne pas l’utiliser pour de l’énergie solaire. C’est un terrain qui ne peut pas servir à rien d’autre », de dire Pierre Tétreault, maire de Valcourt et préfet de la MRC du Val-Saint-François.

Il avoue que, pour le présent appel d’offres d’Hydro-Québec, il serait surprenant que la MRC puisse obtenir les autorisations nécessaires pour aller de l’avant avec le projet d’énergie solaire.

« Nous regardons différentes possibilités. Nous continuons à faire des pressions. C’est tout ce que nous pouvons faire. Nous gardons le projet en vue pareil. Si ce coup-là, ça ne fonctionne pas, nous avons toujours le terrain à notre disposition. Nous allons essayer de ne nous préparer d’une autre façon », affirme le préfet de la MRC du Val-Saint-François.

Par ailleurs, l’UPA-Estrie s’oppose pour sa part à des changements en ce qui concerne les critères d’admissibilité à l’appel d’offres.

« Nous sommes d’accord avec la position actuelle d’Hydro-Québec de ne pas accepter les projets d’énergie solaire en zone agricole. Il pourrait toutefois avoir une exception. J’aime beaucoup mieux voir un parc d’énergie solaire sur un ancien site d’enfouissement que d’observer un parc éolien. Il y aurait donc place à des exceptions. Il ne faut pas que ça soit trop facile pour que tout monde fasse toutes sortes de demandes », soutient Michel Brien, producteur de lait et de foin de commerce et président de la Fédération de l’UPA-Estrie.