Racine - Avouez que ça devient de plus en plus terrorisant de vieillir! Cette vieillesse tant redoutée doit être repensée. Le Racinois Gaston Michaud, 85 ans, planche depuis longtemps sur la question. Sa vie a été rythmée par ses efforts d’offrir à plusieurs un avenir meilleur. Son livre, On ne transplante pas un vieil arbre, raconte l’histoire de La Brunante, la première habitation québécoise de type coopérative pour ainés. Ça fourmille de pistes de solutions concrètes!

Voilà une vingtaine d’années, il est allé à l’essentiel : comment faire pour que les ainés aient plus de choix quand vient le temps de quitter leur domicile? « Il s’agissait de mettre sur pied une maison pour maintenir leurs citoyens aînés dans leur village, explique-t-il. Ce n’est pas parce que l’on vieillit qu’il faut quitter le lieu où nous avons habité toute notre vie, dans lequel se trouve notre réseau d’entraide le plus solide. Plus de 88 % des personnes âgées souhaitent demeurer chez elles le plus longtemps possible. On a travaillé fort pour opérer sous la formule “coopérative de solidarité” qui n’existait pas encore pour les coopératives d’habitation. » Étant l’ainé d’une famille de 15 enfants, Gaston connait bien le concept!

À La Brunante, exit l’âgisme systématique. « Les talents de chacun sont reconnus. Les gens aiment se sentir utiles », reconnait-il. Souvent les aidants, les bénévoles, ce sont les ainés qui apportent beaucoup à notre société. Une politique d’inclusion, une reconsidération des seniors, ça va de soi. « La mise en valeur des compétences de chacun, le sentiment que nous avons besoin les uns des autres, le remplacement de la charité par l’entraide, tout ça sont des antidotes au vieillissement! », assure-t-il.

Les proches entraidants 

Cette expression de son cru résume bien l’idée. « Coopérer, c’est travailler ensemble!, avance-t-il. C’est avoir la certitude de jouer un rôle, c’est avoir le plaisir d’être utile, c’est rester vivant, dans la tête et dans le corps. J’ai appris cela quand je travaillais à Montréal dans un milieu défavorisé. Nous avions fondé une coopérative pour sortir les gens de la pauvreté. Chez chacun, même les plus démunis, il y a plein de ressources dormantes. Aussitôt qu’elles sont stimulées, le respect et la fierté renaissent. La coopération est un facteur de mobilisation individuelle et collective. Chez les aînés, c’est la même chose. Ils n’ont pas envie d’être mis au ban des sociétés! À La Brunante, comme le nom le dit, les vieux ont encore toute la soirée devant eux et ils veulent en profiter. »

On ne transplante pas un vieil arbre – La Brunante 

En vente à L’observatoire estrien du développement (OEDC)

À La Friperie du village (Racine)