Plusieurs familles sont encore identifiées aujourd’hui sous des mutations nominatives populaires. Au 19e siècle, la population du Québec commençait à peine à apprendre à lire et à écrire. On écrivait surtout au son. Comme la prononciation des uns et des autres pouvait varier selon les accents régionaux et que les mieux instruits n’avaient pas toutes les connaissances nécessaires des autres domaines de la science, l’orthographe des noms de famille a subi les contrecoups de ces lacunes. Certains noms ont été contractés, d’autres ont été allongés comme Renaud devenu Arnaud, Romain devenu Ormain puis Armand, Michel devenu Michaud, Julie devenue Juliette (petite Julie), Suzanne (sous Anne, la suivante de Anne), Arseno (pour arsenal) devenu Arseneault, etc.

Les noms de familles pour la plupart sont le fruit de l’imagination populaire. Avec l’accroissement de la population, il y a eu l’accroissement des homonymes et la nécessité de distinguer et d’identifier correctement chaque personne. On a partagé les homonymes selon une foule de distinctions personnelles. Deux Daniel dans le même petit village sont devenus Daniel Lebrun (à la chevelure brune) et Daniel Charpentier (son métier). Paul Duruisseau et Paul Durocher (identifiés par le lieu géographique habité). Pierre De Richmond et Pierre De Windsor (identifiés par le lieu d’origine ou par le lieu habité). Et tranquillement, la descendance s’est identifiée elle aussi avec les surnoms des parents pour s’identifier et se distinguer de la même façon. C’est ainsi que sont apparus les nombreux noms de famille que nous connaissons aujourd’hui.

Orvault est une petite ville de la Loire-Atlantique d’où sont venus plusieurs de nos ancêtres québécois. L’ancêtre François Darveau portait le surnom de L’Angoumois, aujourd’hui département de la Charente. Il était originaire d’Angoulème, la capitale, et il était le fils de Jean Dervault et de Simone Labory. Il s’est marié en première noce par contrat le 9 septembre 1691 à L’Ancienne-Lorette, avec Marie Content. Et en deuxième noce, à Charlesbourg, le 7 novembre 1712, à la veuve Auvray, Marie-Catherine Mezeray. Ses fils Jean-Baptiste et Charles-François, du premier mariage, ont assuré sa descendance au Québec. Ces familles étaient toutes établies près de la ville de Québec.