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Le recyclage du verre pose problème. C’est reconnu depuis plusieurs années, mais depuis tout ce temps, justement, rien n’a changé. Il y a un an et demi, le groupe Verre-Vert, formé de plusieurs citoyens du petit village de Racine en Estrie, a décidé que cela ne pouvait plus durer. Ils ont informé les citoyens de leur milieu et des environs et ont invité ceux-ci à ramasser leurs bouteilles de vin.
Quelques semaines plus tard, presque 500 caisses « pleines de vides » servaient à monter un « mur de la honte » devant un magasin de la SAQ à Sherbrooke. Et les caisses ont ensuite pris le chemin d’un vrai recycleur.
Beaucoup de citoyens ont participé à l’opération. Pendant qu’ils travaillaient ensemble, ils ont appris que le verre qu’ils mettaient soigneusement dans le bac de récupération était broyé presque à 100% en se rendant au centre de tri. Que ce verre retournait, après triage et en grande partie, dans les sites d’enfouissement ; qu’il faisait perdre beaucoup de valeur au plastique et au papier-carton ; qu’il côtoyait et contaminait pendant les opérations.
La boule de neige, pour ne pas dire de verre, avait commencé à grossir. Les citoyens ne voulaient plus mettre leurs bouteilles dans le bac de récupération et ont continué à apporter des centaines de caisses. Puis des gens de Sherbrooke, de Drummondville, de Québec, de Montréal ont joint le mouvement. Des appuis de groupes, de municipalités, des MRC ont afflué et cela continue.
Au début 2015, un projet qui semblait utopique a vu le jour à Sherbrooke : remplir une boîte de camion de 53 pieds de contenants de verre ramassés pour être bien recyclés… en verre. Ont participé à l’opération les citoyens de Racine, l’école l’Odyssée de Valcourt, les Amis de la Terre, le Groupe Probex, etc. Au début de février : 15,000 bouteilles.
Pendant ce temps, une pétition issue du Parlement du Québec, parrainée par Manon Massé, députée, invitait les citoyens à signer pour que le verre soit trié à la source par consignation ou autrement : encore 15,000 signatures.
Forts de ces 15,000 bouteilles et de ces 15,000 signatures, forts de tous ces appuis, forts d’une argumentation solide, plusieurs membres du comité Verre-Vert assisteront mercredi, ce 18 mars au dépôt de la pétition au Parlement. C’est là que se prennent les décisions. Ils espèrent qu’elles seront vraiment avantageuses, tant sur le plan écologique qu’économique.
Gaston Michaud pour le Comité Opération Verre-Vert.