Estrie – Les apiculteurs de la région de l'Estrie sont inquiets à l'approche de la belle saison. En effet, depuis quelques années, plusieurs d'entre eux ont constaté des problèmes de santé inhabituels chez leurs abeilles, qui s'ajoutent à ceux causés par le varroa, un parasite venu d'Asie.
Récemment, des recherches québécoises ont confirmé que là où abondent les cultures de maïs et de soya, les ruches d'abeilles sont affectées par des pesticides systémiques de la famille des néonicotinoïdes utilisés préventivement en traitement de semence. Ces pesticides s'attaquent sans distinction aux insectes nuisibles et à ceux qui sont indispensables, comme les abeilles. D'autres études ont révélé qu'ils contaminent aussi les sols et l'eau.
L'automne dernier, le gouvernement du Québec et l'Union des producteurs agricoles (UPA) ont communiqué par lettre avec tous les agriculteurs concernés et avec les semenciers pour les informer de la situation et les inciter à utiliser ces semences traitées, seulement là où la prolifération des insectes nuisibles le justifie. Le gouvernement annonçait du même coup une aide au dépistage de ces insectes.
Malheureusement, les informations préliminaires recueillies semblent indiquer que cet appel n'a pas été entendu. Les apiculteurs de la région tiennent à rappeler les impacts négatifs que ces pratiques peuvent avoir sur leurs abeilles et à remercier à l'avance leurs confrères agriculteurs pour les efforts qu'ils font et feront afin de réduire le plus possible l'usage des semences enrobées aux néonicotinoïdes, mais aussi des insecticides de la même famille, utilisés dans d'autres productions maraîchères et de petits fruits. La vie de nos pollinisateurs en dépend!