Le rejet par la Chine de nos «déchets» n’a pas fait mal uniquement à notre piètre système de recyclage. Il a surtout fait mal au coeur de tous les Québécois qui, depuis des années, ont cru aux vertus de leur récupération. Ils se sentent aujourd’hui trahis. Nous sommes indignés de savoir, entre autres, que notre verre est jeté au dépotoir, que nos papiers-cartons-plastiques recyclables sont de si basse qualité que nos industries locales doivent, à grand frais, se fournir ailleurs! Le recyclage au Québec est devenu une grande illusion : le Québec ne recycle pas, il jette! Notre indignation pourrait se transformer en un sentiment d’impuissance, voire même de cynisme.
Pourtant, les pistes de solutions sont bien connues : la majorité des pays européens et des provinces canadiennes sont riches d’expériences en ce domaine. Au Québec, la collecte pêle-mêle provoque le bris du verre lors du ramassage. Les particules de verre ainsi produites contaminent et dévaluent les autres matières recyclables du bac. Ne serions-nous pas capables de le trier à la source, par consigne ou par dépôt? Nos provinces voisines nous prouvent que c'est possible et économiquement rentable.
Ainsi, les études de CM Consulting (C. Morawski, Ontario, 2016) ont démontré que l’instauration de la consigne des bouteilles de vin et de spiritueux est responsable de la création de quelque 500 emplois directs et de 300 autres emplois indirects. En Nouvelle-Écosse, on évalue qu’en 2016, le dépôt des contenants de breuvage en tout genre a créé quelque 700 emplois et des investissements de l’ordre de 24,8 M$ en salaires et bénéfices marginaux! Qui dit mieux?
Dans l’esprit d’une transition vers un développement plus écologique et économiquement plus durable, nous proposons aux concitoyens-nes du Québec d’organiser dans leur communauté ou dans leur quartier des comités de pression pour l’instauration d’un meilleur système de recyclage, en priorisant le tri à la source des matières recyclables au lieu du malheureux bac «fourre-tout» actuel. Nos cinq années de lutte (démarche) pour cette approche sensée nous incitent à vous proposer de commencer par sortir le verre du bac. Inspirez-vous de notre Facebook Opération Verre Vert, partagez-y vos expériences et vos idées. Il nous fera plaisir de vous partager les nôtres! https://www.facebook.com/operationverrevert/.
N’oubliez pas : 92% des Québécois sont pour la consigne des bouteilles de la SAQ ! Ça, c’est de la vraie acceptabilité sociale. Alors : Verre, sors de ce bac!
Comité Opération Verre Vert : Viateur Blais, Mariette Bombardier, Diane Deschênes, Marielle Dubé, Laurent Frey, Micheline Jeanson, Gaston Michaud et Jean-Claude Thibault.