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Windsor (RC) – Faisant équipe tous ensemble, une trentaine d’élèves du Centre d’éducation aux adultes participent de près à l’établissement d’un jardin communautaire à Windsor. Ce jardin, qui sera situé sur une portion du terrain de l’école Saint-Philippe, permettra à la cuisine des Tabliers en folie à Richmond de compter sur une récolte alimentaire saine, variée et peu coûteuse. Ces espaces de culture profiteront aussi à la communauté, mais pour que la récolte soit bonne, cela prend du compost et des semis. C’est à ce stade que les élèves du professeur Danielle Viau, inscrits en formation à l’intégration sociale du CEA à Windsor, ont mis sur pied un projet entrepreneurial, Jardi-serre, qui a pour objectif de démarrer le jardin et de lui assurer une continuité au fil des saisons.
Avec le soutien de leur enseignante, le groupe a bâti un plan d’action dès l’automne dernier. Des démarches ont été entreprises avec la direction de l’école Saint-Philippe pour cibler un emplacement adéquat. Luc Fontaine, agronome au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, a aidé le groupe à effectuer des mesures sur le terrain, à prélever le sol tout en leur donnant des conseils sur le jardinage et l’aménagement du terrain. Du côté de la Ville de Windsor, une rencontre avec le maire Malcolm Wheeler a permis d’obtenir la terre requise et des travaux de nivellement.
Le groupe a également été reçu par les élèves de l’école Arc-en-Ciel à Saint-François, qui possèdent une bonne expertise au chapitre du compostage. Ceux-ci ont donné des conseils utiles sur l’utilisation du compost pour la préparation des semis et de l’ensemencement. Et puisque ces étudiantes et étudiants de l’école primaire font partie du mouvement EVB (École verte Bruntland), cette collaboration a permis à ceux du Centre de formation pour adulte de Windsor de se familiariser avec les principes du mouvement EVB, tant et si bien qu’une démarche est entreprise par le groupe d’intégration sociale afin d’obtenir l’accréditation EVB.
Cocologie, fierté et satisfaction
Au fil des semaines et des mois, des liens de partenariat se sont établis pendant qu’une première étape se concrétisait, soit celle d’établir dans les locaux du CEA une serre efficace pour la culture des semis. Là encore, les initiatives se sont poursuivies, entre autres pour l’acquisition des matériaux et des équipements requis. Les élèves ont même obtenu la participation d’une figure bien connue de la bannière Rona, Renelle Anctil. Toutes ses étapes se retrouvent dans un journal de bord conçu pour la toile, le bulletin « Cocologie », que l’on peut consulter sur le site Internet de la Commission scolaire des Sommets via l’onglet référant à l’éducation aux adultes.
Le journaliste de L’Étincelle a pu récemment rencontrer plusieurs membres du groupe qui ont témoigné des diverses étapes qu’ils ont accompli jusqu’à maintenant. Ce fut le cas aussi pour d’autres membres des médias, dont ceux des équipes de Salut Bonjour ! et de Radio Canada en Estrie. La répartition des tâches et l’esprit d’équipe expliquent le succès de cette entreprise pour laquelle tous et toutes éprouvent beaucoup de fierté et de satisfaction.
Avec le printemps qui se pointera dans quelques jours, la petite serre commence à donner des résultats visibles. Ces résultats seront mis en terre durant la belle saison, ce qui permettra de concrétiser le projet d’un jardin écologique permanent et autofertile. Un jardin qui est à la fois un outil d’intégration pour ce groupe, dont la caractéristique est de réunir des personnes de divers âges qui ont des déficiences intellectuelles légères ou moyennes. Cependant, tous sont bien encadrés et encouragés par Danielle Viau et deux stagiaires, Élizabeth Roy et Maxime Tremblay, auxquels s’ajoutent les parents bénévoles, Louise Côté qui transmet ses connaissances en horticulture, le personnel et la direction de la Commission scolaire ainsi que l’appui provenant des commandites et des milieux communautaire et scolaire. Qu’il s’agisse de Pierre, Jennifer, Eugène, Cindy ou Luc, la trentaine de personnes occupées à faire pousser le jardin sont tous unanimes à dire que ce projet leur procure l’occasion de s’adresser aux gens, de créer des liens et de faire des efforts pas toujours évidents à prime abord, mais qui donnent à chacun un sentiment de fierté.
« Le plus beau des résultats, c’est que chacune de ces personnes s’intègre à une vie sociale et qu’au plan personnel, les apprentissages, les connaissances acquises leurs soient utiles au quotidien. C’est d’autant plus intéressant que ce qu’ils font est également utile à la communauté et que cela leur procure une autonomie et beaucoup de fierté. Notre travail est de faire en sorte que chacun évolue selon ses capacités et ses besoins », considère Danielle Viau.
Dans un communiqué relatant le projet écrit pour le site Internet de la Commission scolaire des Sommets, Julie Verreault, conseillère en communication pour l’établissement scolaire, relate les propos de quelques élèves, dont celui-ci qui met en lumière une attention à l’égard de l’environnement : « On pense environnement, on veut que les choses durent plus longtemps : on recycle des pots pour nos semis, on ramasse des coquilles d’oeufs pour faire de l’engrais écologique, on déchiquette le papier pour le mettre dans le compost, on ramasse les piles, les attaches à pain, etc. »
Entreprises et cartes de membre
C’est d’ailleurs dans une optique qui laisse une place prépondérante à l’environnement que le groupe a auparavant développé un premier projet d’entreprise avec la « Cantine délice santé », qui offre des repas et collations fraîchement préparés, mais qui peuvent aussi être congelés. En plus d’assurer la préparation des produits, les élèves de la FIS ont appris à gérer les dépenses et les revenus de leur petite entreprise. Maintenant occupé à la fois par les activités de la cantine et de leur nouveau projet, le groupe amorce au sein de la population la vente de cartes de membre pour le jardin communautaire. Avis aux intéressés qui peuvent obtenir plus d’information à ce sujet en communiquant avec l’enseignante Danielle Viau au 819 845 5401, poste 16850.
Et puisque l’hiver se termine avec une serre bien garnie et du compost de première qualité, le groupe verra à enrichir ses efforts en présentant le projet Jardin-serre au Concours québécois en entrepreneuriat.