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Stoke – Pour son portrait mensuel, ce n’est pas une mais deux « personnalités du mois » que la Chambre de commerce régionale de Windsor honore. Il s’agit de Stéphane Marois et Marc Trépanier qui assurent ensemble depuis plus de deux ans la poursuite des opérations à la Boulangerie Bertrand de Stoke.
C’est en 2006 que l’entreprise a été relocalisée dans un bâtiment tout neuf à l’angle de la route 216 et du rang 4. Vingt-cinq ans auparavant, soit en 1981, Bertrand Trépanier avait décidé de travailler à son compte en mettant sur pied une petite boulangerie à même le domicile familial du chemin Pinard. Jusque-là, M. Trépanier avait toujours travaillé dans le domaine boulangerie et le commerce qu’il mettait sur pied, avec l’étroite collaboration de son épouse, Pierrette, laissait entrevoir des proportions modestes selon la volonté de son fondateur. Mais la jeune entreprise identifiée au prénom de son fondateur a profité d’une clientèle accrue au fil des ans. Quant au comptoir de vente, les gens de Stoke et de région n’hésitaient à emprunter le rang en gravier pour s’approvisionner des produits frais du jour.
La boulangerie a rapidement été à l’avant-garde des tendances en matière de saine alimentation, étant la seule en région à offrir des pains sans sucre et sans gras et à utiliser des farines et céréales abandonnées par les grandes chaînes de production. Alors que Bertrand et Pierrette assumaient ensemble toutes les étapes de fabrication, incluant la livraison et la gestion, quelques employés se sont greffés à l’entreprise. Un de leur enfant, Marc, s’est pour sa part intégré à l’entreprise de façon permanente au fil des ans, assurant dès lors sa continuité.
Du côté des employés, la boulangerie a été l’occasion pour plusieurs d’y trouver un travail d’été et, pour certains de poursuivre les études le reste de l’année en comptant sur emploi à temps partiel. Ce fut le cas de Stéphane Marois, qui garde un bon souvenir de ces quelques années durant lesquelles il a pu terminer ses études tout en exerçant un travail qui lui plaisait. Tous deux natifs de Stoke, Stéphane Marois et Marc Trépanier se connaissaient déjà et les années durant lesquelles ils allaient travailler ensemble firent en sorte de créer une belle amitié.
Stéphane Marois a finalement quitté la boulangerie pour faire carrière dans le domaine de la gestion des ressources humaines. Marc Trépanier a continué à épauler ses parents et à participer plus étroitement à la gestion, ce qui allait permettre à son père de profiter d’une semi-retraite bien méritée. Le présent et l’avenir allaient toutefois être chamboulés par un accident de la route qui causa la mort soudaine de Bertrand Trépanier. Le coup a été dur pour tous les membres de la famille et pour Marc s’ajoutait le poids d’une entreprise à gérer seul.
« Mon père avait acheté dix ans auparavant le terrain situé au bord de la route 216. Peu avant son décès, nous envisagions de déménager l’entreprise à cet endroit, mais par la suite le projet était devenu impossible en raison des tâches et du temps dont je disposais. Je faisais des semaines de 150 heures, c’était devenu impossible de planifier l’agrandissement si bien que je songeais à laisser tomber », se souvient Marc Trépanier.
Il arrive parfois que les choses tombent à point. Cela c’est produit quand la conjointe de Stéphane est passée à l’ancien comptoir de vente.En jasant avec Marc, celui-ci allait apprendre que son ami se morfondait d’ennui entre quatre murs sans fenêtres, fixant à la journée longue l’écran de l’ordinateur.
« Marc avait besoin de quelqu’un pour l’épauler et moi j’étais tanné de mon emploi malgré le salaire. Il me fallait un nouveau défi et je l’ai trouvé à l’endroit même où j’avais beaucoup à travailler avec Marc et ses parents », affirme Stéphane Marois.
Soutenus par l’apport de l’épouse de Marc, Danika Bédard, qui prépare les mets et pâtisseries disponibles au comptoir de vente, les deux associés partagent avec une dizaine d’employés toutes les tâches de la Boulangerie Bertrand, perpétuant ainsi l’approche et la philosophie de son fondateur tout en assurant le maintien et la croissance de l’entreprise qui est un bel acquis pour Stoke et sa région.